Comme si elle avait décidément le mal… du fleuve, la ministre d’Etat Denise Mekam’ne a soigneusement évité l’étape incontournable de Samkita, dans la tournée de remise de dons qu’elle a entrepris finalement le week-end dernier, dans le district Bifoun-Abanga, la commune de Ndjolé et le canton Nord qui fait aussi partie de sa circonscription électorale. Privé de la restitution de la journée politique de mai dernier à Libreville, le canton fluvial ne semble pas faire partie des préoccupations du leadership du Parti Démocratique Gabonais à Ndjolé.
Un tel oubli ne semble cependant plus étonner personne. De Maléba à Maguiéla. En passant par Mbilantene, Ngouabilagha et Eyameyong. Cette posture indiffèrent plutôt les populations de l’Abanga-Bigné dans son ensemble, qui disent ne rien avoir à cirer, avec la charrue du labour électoral stérile, que le pouvoir déclinant met toujours avant les bœufs du développement. Des avancées que personne ne voit venir depuis la violente arrivée aux affaires du pouvoir émergent en 2009.
Depuis son entrée dans l’arène politique de l’Abanga-Bigné, d’abord comme député de la commune de Ndjolé et du canton Ebel-Alembé, trois législatures durant ; puis en tant que membre du gouvernement à l’époque de feu Omar Bongo Ondimba presque sans discontinuer jusqu’à ce jour, personne à Bifoun-Wéliga et à Ebel-Menguègne, ne se souvient avoir vu la ministre d’Etat, poser un quelconque geste de générosité à l’endroit des populations locales dont certaines sont de sa lointaine parenté tribale. Même lorsqu’elle était en charge des départements de la Santé publique et des Affaires sociales.
Le fédéral PDG d’Ebel-Menguègne, qui ne manquera pas de faire ce rappel le moment venu, a d’ailleurs rappelé, devant le Haut-Commissaire général Michel Essonghé et son équipe dernièrement à Bifoun, le peu de cas qui est fait par la hiérarchie partisane locale, des vraies préoccupations des populations de sa circonscription. Il ne risque donc de prendre, comme une provocation dédaigneuse, la pitance que s’apprête à imposer aux militantes de sa juridiction des personnalités qui ne se manifestent qu’à la veille des élections avec des dons sans valeur. Alors qu’Ebel-Abanga, qui n’a qu’un dispensaire de nom, connaîtra bientôt la saison-sèche avec son lot de maladies. C’est donc avec beaucoup de curiosité que l’on attend sur place, probablement ce week-end, la consistance des actes que va poser Denise Mekam’ne Edzidzie dans le district Bifoun-Abanga.
A l’évidence, ces donations ciblées au profit des femmes qui militent au PDG, ne seront jamais de nature à compenser l’insatisfaction des vrais besoins exprimés inlassablement par des femmes qui ont de la progéniture à nourrir et à élever, grâce aux revenus tirés de l’exploitation et de la commercialisation de la ressource halieutique qui abonde localement. Un électoral potentiel ciblé naturellement par les temps qui courent, et qui doit aussi veiller à la santé de la maisonnée.
Or, l’abandon de la réhabilitation des dispensaires, le non aboutissement des travaux d’adduction d’eau, et la relégation aux oubliettes du Centre de pêche qui devait procurer de la glace à bon prix et en abondance aux « marieuses » installées devant un marché qui ne l’est que de nom, semblent être le cadet des soucis des élus nationaux et locaux de la circonscription. Simplement intéressés par les émoluments qu’ils touchent grâce aux votes des femmes et des hommes qui les attendent maintenant au tournant des échéances de 2023. Ces commerçantes à qui Denise a remis quelques babioles pour la cause électorale, s’en souviendront certainement, quand viendra effectivement l’heure des bilans à décliner à tous les niveaux. Car à Wéliga, Bifoun-Nzangwale et Ekorédo, les éléphants font aussi des ravages. Et c’est sûrement vers cet électorat privilégié, qui leur rapportent tant des protecteurs de l’extérieur, que le membre du Comité permanent du bureau politique du PDG et sa délégation, seront dirigés. Pour mentir et promettre encore des… arlésiennes.
Ngale Beghl’Ango