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Fonction Publique/Des mesures anti-social : Pour quelle efficacité ?

Il ne suffit pas de prendre un chapelet, disons de « frapper fort » sur les maigres salaires des Gabonais pour devenir un « bon élève du FMI ». Le Gabon fait face à une crise économique sans précédent due à une gouvernance politique et économique irresponsable entre 2009 et 2016. Les mesures du 21 et du 25 juin 2018 garantissent-elles à terme le redressement des finances publiques, la relance économique, la performance de l’administration et une prétendue « justice sociale » ? Pas du tout évident.

Une crise due à une gouvernance manfoutiste et anti-patriotique

A l’époque en charge du Bureau de coordination du Plan stratégique Gabon émergent (BCPSGE) à la présidence, après son débarquement du Budget, Yves Fernand Manfoumbi avait estimé que le Gabon avait mobilisé, grâce à la clairvoyance politique de Boa, plus d’argent en 6 ans (4 500 milliards de Fcfa de dettes essentiellement) que le pays n’avait réussi à la faire au cours des 30 dernières années. Une déclaration qui, sous d’autres cieux, aurait dû valoir une motion de censure au gouvernement devant le Parlement. Car quelle fierté a-t-on à se vanter de s’endetter autant quand d’autres pays africains mettent le cap, non pas sur l’argent facile des vautours qui attaquent et font pression sur le Gabon actuellement pour récupérer leurs capitaux et intérêts, mais sur la diversification économique en tenant compte de leurs moyens limités.
Cette dette n’a pas non plus produit le « miracle » économique espéré : la croissance, les emplois, les routes, les écoles, les universités, les centres de formation professionnelle, l’auto-suffisance alimentaire, les industries, les technologies, les logements sociaux, les services. Dans tous les domaines, le Gabon n’est curieusement pas cité en exemple et les Gabonais eux-mêmes ne voient pas de façon palpable et irréfutable les retombées de ces dettes massives. Tout ce qu’on sait au moins c’est que Boa a profité de cet argent non seulement pour remercier ceux qui l’ont aidé à arriver au pouvoir en France en 2009 (Bourgi, Sarkozy…), mais aussi pour engraisser ses amis de la légion étrangère (Accrombessi, Otandault…) et quelques Gabonais qui sont leurs « collabos ». Autrement dit, la dette de 4 500 milliards a servi à enrichir la famille des Bongo et leurs alliés politiques. Pour rembourser ces dettes, la junte a décidé que ce sont les Gabonais qui vont le faire à sa place : les fonctionnaires, les retraités, les travailleurs du privé, les entreprises.
Des impôts sont créés et multipliés tandis que l’activité économique est en berne. Des sociétés ferment, fuient le pays en clando en laissant des Gabonais dans le désarroi ou licencient à tour de bras. A Port-Gentil, l’Onep estime à 3 000 le nombre d’emplois supprimés depuis le début de la crise. Avec la mesure d’interdiction de recrutement, on va se retrouver, d’ici 2021, avec 100 à 150 000 chômeurs diplômés des universités, écoles, centres de formation en plus des sans diplôme à la recherche d’un emploi.

 

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