En pleines vacances parlementaires et sous les rideaux du siège provisoire de l’Assemblée nationale, une petite équipe de députés, conduite, semble-t-il, par Angélique Ngoma, scrute à la loupe la gestion des 250 patates dégagées par le gouvernement pour la lutte économique et sociale contre le Covid-19. Cet pactole aurait plutôt aidé certains membres du Copil, nécessiteux, à lutter contre leur propre pauvreté.
Ils sont nombreux en ce moment, qui attendent que l’Assemblée nationale boucle et rende public son rapport sur l’enquête menée par elle actuellement, sur la gestion de la bagatelle de 250 millions géré par le gouvernement et le Copil pour lutter contre le Covid-19.
Interpeler à l’époque par les députés, l’ancien Premier ministre Julien Nkoghe Bekale, pour se tirer d’affaire, avait demander aux députés « d’enquêter pour savoir qui a pris quoi ». Le prenant au mot, les députés vont alors décider « d’enquêter » en mettant en place une commission d’enquête pilotée par l’honorable Angélique Ngoma.
Selon certaines indiscrétions, Angélique Ngoma a du pain sur la planche, car, des quelques membres du Copil qui sont déjà passé devant sa Commission, certains, sous le feu des questions des députés, et au regard des évidences, ont fini par passer à table en avouant s’être adonnés à quelques petites gâteries personnelles avec l’argent du contribuable, c’est-à-dire de nous tous. Sur le terrain, on nous informe que certains membres du Copil ou du gouvernement qui ont géré cette manne, font sortir de terre en ce moment, aussi bien dans leur bled qu’à Libreville, et à la vitesse du son, de lourds investissements immobiliers. Où ont-ils trouvés tout cet argent ? Suivez notre regard…
L’argent en question a été décaissé et géré par les cadres du PDG au pouvoir. La Commission d’enquête, rappelons-le, est dirigé par une militante de ce parti. D’aucuns pensent qu’il n’y a pas grand-chose à attendre de cette Commission, car au PDG, l’argent est le cordon ombilical qui lie chaque militant au parti. Mieux, tout pédégiste est un virtuel ou potentiel voleur. Surtout lorsqu’il est mis en face de l’argent. A partir de ce moment, et pour protéger la réputation du parti, les uns et les autres se protègent. Il est donc certain qu’après avoir bouclé ce dossier qui doit être finalisé au début du mois de septembre prochain, certainement non sans l’avoir dilué, l’honorable Angélique Ngoma le transmettra à Rose Christiane Ossouka et à Nourredin qui certainement le mettront sous coude.
Cependant, pour sa crédibilité, Rose Christiane Ossouka devra comprendre que si son prédécesseur Julien Nkoghe Bekale a encouragé les députés à enquêter, c’est certainement parce qu’il savait que certains affamés se sont illégalement servis dans la mangeoire et que lui-même n’avait rien à se reprocher. En cette période de crise où notre pays se livre honteusement à la mendicité internationale, le régime gagnerait à se livrer non seulement à une mission d’inventaire, mais aussi à une obligation de transparence avec publication des résultats et sanctions envers les indélicats. Les gabonais n’ont de cesse à dénoncer cette justice à géométrie variable qui ne poursuit que les coupables qui sont en bisbille avec le régime et particulièrement la famille présidentielle. Il faut qu’un jour dans ce pays qui aujourd’hui s’affiche au sommet du hit-parade des pays les plus corrompus d’Afrique, tous les pilleurs et tous les criminels soient traités au même pied d’égalité et qu’on en finisse avec cette justice qui réprime les insoumis et protège les soumis. Surtout mettons à cette logique du « mouton » pédégiste « qui broute là où il est attaché ».