Plusieurs catastrophes naturelles sont enregistrées au Gabon ces derniers temps. Il y a eu d’abord ces inondations dans la République du Moyen-Ogooué, puis des éboulements et glissements de terrain à Libreville, dans les quartiers PK 6 et PK 8. Enfin sont intervenus, à l’intérieur du pays, le déchainement des éléments qui ont contribué à endommager gravement les principales routes du pays, notamment vers Makokou et sur les axes routiers Lebamba-Mimongo ou Mimongo-Koula-Moutou, et un glissement de terrain qui a occasionné la destruction d’une partie de la voie ferrée, stoppant ainsi le trafic ferroviaire entre Libreville, Franceville et Lastoursville.
Face à toutes ces calamités, les populations ne peuvent que s’interroger sur la nature de la succession d’autant de désastres, surtout quand ces évènements interviennent en période pré électorale toujours sensible selon la perception, passablement mystique, que certains esprits ont chez nous autres les Bantou.
A l’approche des élections présidentielle, législatives et locales au Gabon, plus rien ne semble fonctionner correctement. Toutes ces calamités, qui sévissent sur la Nation gabonaise, ne seraient-ils pas autant de signes devant interpeller les gouvernants ?
Déjà asphyxiées par la flambée des prix de certains produits et biens de consommation courante et la multiplication des taxes, les populations ne savent plus où mettre de la tête quand la nature s’y met à son tour, inclinant le pays vers le bas. On a plus que l’impression que tout se dégrade en même temps, notamment les routes, les éternelles oubliées des gouvernants. Toutes, ou presque, sont détruites : les axes routiers conduisant à Makokou, ceux de Lébamba- Mimongo, jusque dans le département de la Louetsi-Bibaka (Malinga) ; ceux de Mimongo- Koula-Moutou ou ceux de Louami-Lelema, à Okondja. Ces routes sont entrecoupées et potentiellement mortelles.
Des ponts en bois, ne tenant plus sur des supports vermoulus, s’abîment. De nombreux ravins non protégés jalonnent les parcours… Les bourbiers sont légion depuis « kala-kala ».
Et comme si cela ne suffisait pas à nos malheurs, voici que le chemin de fer, qui traverse cinq de nos provinces, vient de subir un véritable coup dur. « Ah, Tata Nzambé, nous as-tu tourné le dos ? », se lamentent les populations. Malgré tous les cris d’alarme et les signaux d’alerte, les gouvernants restent les seuls à demeurer sereins, voire indifférents. A voir les festins offerts pour célébrer leurs nouvelles nominations, tout porterait à croire que le souci de se mettre au travail pour le développement du pays n’est pas leur tasse de thé. D’autant plus qu’il ne suffit pas de mettre un vêtement propre sur un corps sale pour être débarrassé de ce qui doit être forcément lavé… Autrement dit, suffit-il de changer de gouvernement et de nommer un vice-président de la République, en fin de mandat, pour espérer clôturer en beauté ?
Alors que l’on a des grèves par-ci par là dans presque toutes les couches socio-professionnelles du pays, près 393,422 milliard de Fcfa ont été alloués, de 2017-2022, à la construction des routes, à la réhabilitation des voiries, à la construction de 34 ponts métalliques, etc. Tout cet argent n’a servi à rien. On constate, en revanche, comme le Premier ministre en ce moment, des travaux non exécutés dans les règles de l’art, des chaussées réalisées non adaptées aux poids lourds, le détournement des fonds routiers, aucune construction de pont métallique sur les 34 prévus. Bref, la liste est désespérément longue.
Fatim M. (stagiaire)