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Etat Gabon ou Etat Bongo : Le pouvoir réel aux mains de la régente et des ados pubères

Le président de la République, Ali Bongo, en mettant fin aux activités du coordinateur général des Affaires présidentielles (CGAP), Nourreddin Bongo Valentin (NBV), semblait sonner le glas pour ce dernier. En tout cas, c’est ce qui en est ressorti des coulisses du Palais. Cela corroboré par une lettre bilan, publiée via les réseaux sociaux, qui laissait entrevoir un goût amer de ce dernier, montrant qu’il ne supportait pas cette éviction.

C’était mal connaître les enjeux dans ces murs de marbre. En réalité, contrairement aux supputations de cette période parlant même d’interdiction d’accès à certains membres de la « Young team » aux quartiers administratifs du Bord de mer, la bande au prince héritier Nono et lui-même n’en sont réellement jamais sortis. Bien au contraire, ils y ont une assise plus solide qu’auparavant. Des observateurs proches des activités de la « Young team » sont formels sur le contrôle et le centre de décision que constituent l’ex-CGAP et son groupe. Au point qu’ils affirment que rien ne se fait ni ne se décide sans revêtir le sceau du prince héritier Nono. Ils n’excluent pas qu’il a copie de tout ce qui entre dans le bureau de son père et, par la suite, chaque prise de décision passe par ses avis.

Ainsi il peut infléchir les positions de son papa de chef de l’Etat vu qu’il est la principale personne à être consultée souvent en dernier
ressort. En quelque sorte, les observateurs n’hésitent pas à dire qu’il a le dernier mot sur les dossiers. Pour illustrer leurs dires, nombre d’entre eux se réfèrent au voyage de Glasgow où, face à chaque situation, Ali Bongo renvoyait systématiquement les membres du gouvernement aux avis du chef des ados pubères. Il en a été ainsi au sujet des subventions liées au climat : « Vous verrez avec moi », aurait lancé le prince héritier au ministre britannique des Eaux et Forêts du Gabon, Lee White. Les personnes présentes se retournant vers « le Patron », qui aurait simplement confirmé la décision de son fils à Lee White. D’aucuns ont vu une guéguerre entre lui, NBV, et certains membres du cabinet du chef de l’Etat.

En réalité, au sein du cabinet, un message clair est lancé pour rappeler que le « fils c’est lui » et que chacun doit rester à sa place. Et mieux, lorsqu’il appelle, on se met au pas. La « Young team » montre encore l’étendue de son pouvoir sur le remaniement du gouvernement toujours bloqué. A ce qu’il en ressort, son chef de file et la première dame, Sylvia Bongo Ondimba, ont mis un véto sur toute perspective de 6bouleverser les cartes et surtout leur schéma gouvernemental qui pourrait aboutir à un chamboulement des responsabilités dans les secteurs clés. La « Young team » a dit non. Et comme Ali Bongo ne réagit pas, certains n’hésitent pas à avancer qu’il est en « résidence surveillée ».

Aux dires des observateurs, le chef des ados pubères aime à rappeler que son départ du poste de CGAP n’a été que de son vouloir, même si ses réactions au lendemain de ce qui a paru une éviction laissaient une note de déception, comme mentionné plus haut. Et pour cause. Il s’agissait d’éviter certains amalgames qui commençaient à s’installer sur le président bis. Pour ce faire, il a choisi de se mettre à l’ombre de son père. Il assume ce que d’aucuns dans le milieu lui attribuent. A savoir : « son pouvoir c’est aussi mon pouvoir » et qu’il est parfois mieux de le gérer par « délégation ». Que les gens ne se méprennent pas : « Si Ali a un fils, c’est moi, le prince héritier. » Et il a « carte blanche » sur tout. Le fait le plus marquant vient se dérouler au mois de décembre dernier, où la « Young team », via le gouvernement qui reçoit les instructions du prince héritier, a défié la Cour constitutionnelle au sujet des arrêtés 559 et 685 mettant le chef de l’Etat devant le fait accompli. Elle a déclenché une guerre larvée entre l’exécutif et la Haute juridiction.

Le pied de nez à cette dernière est ce Conseil des ministres du 3 janvier improvisé où la raison d’être n’a été que l’adoption du projet de décret portant modification et suppression de certaines mesures de prévention, de lutte et de riposte contre la propagation de la Covid-19 (…). Le reste n’était qu’habillage, ce d’autant plus que les ados pubères ont la haute main sur la rédaction du communiqué final, comme elle l’a eu sur la rédaction du discours des vœux à la nation où Ali Bongo a escaladé en discourtoisie.

La « Young team » et son chef ont le regard rivé sur l’avenir. Et sur les élections à venir si Ali Bongo est candidat, notent les observateurs. La gestion de sa campagne ne sera assurée nullement par quelque instance du PDG ou commission, mais par le « fils ». C’est déjà acté et ce sera comme tel.

 

One Comment

  • Akoma Mba dit :

    Tout un pays dans les mains d’une bande de voyous. On aura tout vu au Gabon!! Quel pays de merde!! A quand le soulèvement de la population. Ne vaut-il pas mourir debout que vivre à genoux en baissant la culotte dans tous les sens? Quel peuple sans dignité!!

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