Au quart de son parcours entamé le 13 janvier dernier au stade olympique d’Ebimpé, dit stade Alassane Dramane Ouattara, la 34ème édition de la Coupe d’Afrique des nations de football (Can) enjambe dès aujourd’hui l’étape de ses quarts de finale avec des confrontations qui ne devraient laisser place à aucun pronostic certain, tellement le nivellement des valeurs des différentes sélections continentales vient à nouveau de se vérifier.
Donnés comme de sérieux prétendants au titre qui sera décerné le 11 février prochain à Abidjan, de sérieux clients, dont les tenants du titre, les Lions de la Téranga du Sénégal, ont déjà fait leurs valises, certains dès la phase de groupes. Ainsi sont sorties de la compétition toutes les équipes nord-africaines comme la Tunisie, l’Algérie, l’Egypte et le Maroc, demi-finaliste de la dernière Coupe du monde. La Côte d’Ivoire, le pays hôte dont le potentiel sportif est incontestable, a failli observer en spectateur la suite des évènements après la raclée que lui avait infligée le Nzalang nacional de Guinée Equatoriale.
Rachetés au titre de meilleurs troisièmes des groupes qualificatifs, les Eléphants de Côte d’Ivoire ont fini, à la surprise générale, par se défaire de l’équipe nationale du Sénégal menée par un Sadio Mané qui n’aurait pas dû jouer plus d’une vingtaine de minutes d’une rencontre au cours de laquelle l’un de nos compatriotes, au sifflet, se serait montré très peu à son avantage au détriment des deux équipes en oubliant de donner un rouge direct à Sadio Mané à la suite d’un tacle dangereux sur un joueur ivoirien. Tout comme il aurait privé clairement les Sénégalais d’un pénalty indiscutable qui aurait pu sceller définitivement le sort du pays hôte.
Après ce succès, grâce à la béquille du sort, peut-on considérer que la voie royale, vers le sacre continental, est désormais ouverte pour les coéquipiers de Max Alain Gradel ? Rien n’est moins sûr…
Demain, face aux Aigles du Mali victorieux du Burkina Faso en 8ème de finale, la sélection ivoirienne, potentiellement supérieure à la jeune formation malienne plus libérée mentalement, aura contre elle la pression d’un public qui sera, par ailleurs, très partagé, la rencontre se jouant à la frontière des deux pays, à Korhogo. Le vainqueur de ce derby entre voisins ouest-africains devra faire face, pour le compte des demi-finales dans tous les cas, à une équipe à ne pas prendre à la légère. Qu’il s’agisse de la solide équipe des Bafana Bafana d’Afrique du Sud, tombeuse du Maroc, ou de l’équipe du Cap-Vert que personne n’attendait à ce niveau de la compétition jusqu’à présent.
Aujourd’hui, deux matchs vont mettre en scène deux équipes en plein renouveau : le Nigeria du footballeur africain de l’année, Victor Osimhen, et la République Démocratique du Congo, miraculée du groupe qui a laissé le Gabon de justesse sur le carreau. Les Super Eagles de Lagos, sans se montrer particulièrement brillants, ont réussi à franchir, avec beaucoup de solidité, des écueils comme la Côte d’Ivoire et, surtout, les Lions indomptables du Cameroun. Opposés ce soir aux Antilopes noires d’Angola, les Nigérians devraient, néanmoins, s’attendre à devoir produire une très forte opposition.
Les Congolais de Kinshasa, auréolés de leur succès sur les Pharaons d’Egypte, après avoir tenu la dragée haute aux Marocains, devraient, cependant, se méfier d’une équipe de Guinée Conakry qui a fait également un très bon parcours jusqu’à cette étape des quarts de finale, déjouant parfois tous les pronostics. Voici, en tous cas, qui augure, ce week-end encore, de confrontations à suspense et dont l’issue sera hasardeuse à pronostiquer.
Sylvanal Békan