C’est sur le thème « L’expropriation de Léyima, un projet raté par la société Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog) » que nos compatriotes ont dénoncé l’expropriation dont ils sont victimes de leur propre quartier Léyima par ladite société. Un quartier de la commune économique de Moanda, chef-lieu du département de la Lébombi-Léyou, dans la province du Haut-Ogooué.
Il est 15h, le 27 septembre 2024 dernier, quand le regroupement des autochtones et futurs déguerpis du quartier Léyima démarrent leur conférence de presse dans le bureau de leur avocat sis au quartier Hauts-de-Gué-gué, dans le premier arrondissement de Libreville.
A l’entame et face à la presse nationale et internationale, le conseil du regroupement, Me Thierry Nguia, a tenu à rappeler l’histoire du village Léyima, devenu un quartier de Moanda.
Pour l’homme de droit, Comilog, qui est une filiale du groupe Eramet, s’est installée à Moanda vers les années 1957 pour exploiter des minerais. Alors que ses clients étaient déjà installés sur place depuis très longtemps « et constituaient des villages qu’ils habitaient avant même qu’on envisage d’appeler notre pays, le Gabon, avant même qu’on envisage l’indépendance de notre pays ». C’est ce que l’avocat a demandé aux journalistes de retenir en ajoutant que c’est en 2000 que Comilog découvre un meilleur gisement de minerai au quartier Léyima et décide de déguerpir ses habitants en violation totale du code minier.
Pour sa part, le président du regroupement des autochtones et futurs déguerpis de Léyima, Ernest Gaëtan Ayami, a tenu à faire la lumière sur ce litige qui les oppose à la Comilog. Il précise que les villages qui étaient dans cette zone avant l’arrivée de la Comilog en 1957 sont Léyima, Lékolo 2 et Moanda 3 qui sont devenus des quartiers. Et que, « contrairement à ce qui est distillé dans les médias et les réseaux sociaux, nos populations autochtones et locales autour du mont Bagombé ne sont pas dans l’emprise de la concession minière de la Comilog », a-t-il dit.
Pour Ayami, les populations des quartiers cités plus haut, menacés arbitrairement d’expropriation, ont toujours vécu sur leurs terres sans compromettre les activités de la Comilog. « Mais, voilà ! », a martelé l’orateur, à la suite de la découverte d’un nouveau gisement de minerai rocheux à très haute teneur sous les sols de Léyima et Lékolo 2 en 2000, Comilog décide de l’extension de son permis minier et demande aux populations d’arrêter tous les travaux effectués dans ces quartiers. Ce qui fut fait. Mais c’est seulement en 2007 que la Comilog a entrepris des réunions d’information avec les populations. Et en 2012, les premiers inventaires. Puis, des promesses de dédommagement des gens impactés.
A en croire Ayami, « à ce jour, ces promesses n’ont pas été réalisées par la société Comilog qui induit plutôt en erreur l’opinion en laissant croire qu’elle mène des actions RSE alors qu’il n’en est rien », a-t-il expliqué non sans noter que le regroupement ne veut nullement de la RSE, mais plutôt l’application du code minier.
C. O.