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Gabon/Formation de la jeunesse : Le leurre de la façade !

Au Gabon, même aller déposer un simple dossier pour concours crée de la bousculade. Le chômage des jeunes a atteint un niveau inquiétant.

Sous le pouvoir déchu le 30 août dernier comme avec les militaires arrivés au pouvoir il y a sept mois, la problématique de la formation de notre jeunesse, aussi bien dans l’Education nationale que dans l’Enseignement supérieur se pose avec la même acuité. Mais alors qu’Ali Bongo Ondimba et ses différents gouvernements se contentaient le plus souvent des effets d’annonces, le Gl de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema et le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), posent des actes concrets. Posant des pierres et inaugurant des infrastructures comme on a pu le constater la semaine dernière dans le grand Libreville.
Tout ceci est bien. Néanmoins, on devrait faire un peu plus attention dans tout ce qui se fait actuellement dans le secteur de l’Education nationale où l’actuelle détentrice du portefeuille, émanation des derniers gouvernements du bluffeur dictateur émergeant, pourrait être encline à reproduire, avec ses APE (associations des parents d’élèves), les schémas d’appauvrissement des pères et mères de famille, gommés depuis septembre dernier par le CTRI sous la généreuse impulsion de son leader. Le devoir de vigilance s’impose donc. Mais aussi celui de la vérité.
Vigilance à l’égard de certains messages passés la semaine dernière avec des scénarios mettant en scène des associations qui n’ont absolument pas vocation à se substituer à l’Etat, comme on en avait laissé l’habitude sous l’ancien régime. L’obligation du paiement de la fameuse contribution obligatoire au prétexte de soulager les établissements dans son fonctionnement quotidien et la réfection et l’agrandissement des infrastructures léguées par les pouvoirs publics, ne peuvent plus se justifier à l’heure de la Transition et de la restauration des institutions. Un retour en arrière sur cette question ne sera pas accepté.
Vérité, pour relever que, l’inauguration récente des structures scolaires, ne devrait pas être l’arbre qui cacherait l’incapacité du ministère de l’Education nationale à s’assumer pleinement en ce qui concerne la mise à la disposition des chefs d’établissements, de salles de classe pour juguler le trop plein dont les enseignants se plaignent déjà, d’enseignants en nombre suffisant, dans toutes les matières à enseigner dans notre système éducatif. Et il ne s’agit pas seulement ici des matières dites scientifiques.

On peut en effet observer que, dans une large proportion des établissements publics accueillant nos enfants dans la capitale, un certain nombre de matières n’ont pas pu être enseignées depuis deux ans au moins. Si c’est déjà le cas dans la capitale, qu’en est-il en réalité à l’intérieur du pays ?
Il faudrait aussi s’attarder sur l’effectivité du volume horaire annuel des enseignements à dispenser. Ce ne sera jamais l’organisation des cours de soutien ponctuels, qui effacera les déficits cumulés dans les programmations hebdomadaires des savoirs à dispenser à la future élite gabonaise de demain.
Au-delà des discours lénifiants pour vanter les mérites du président de la transition aux fins d’espérer durer dans un gouvernement qui pourrait être remanié après le Dialogue national inclusif, il faudrait faire attention aux leurres des façades simplement ravalés des édifices de notre système éducatif.

 

Guy Pierre Afane Ayare

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