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Gabon/Le Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL) : Un mouroir à ciel ouvert et des criminels en blouse blanche

Y a-t-il encore des médecins consciencieux dans ce pays, ou de simples commerçants ? Le cas du CHUL nous interpelle et nous allons revenir sur le dernier cas en date que nous avons couvert. Le cas du gendarme à la retraite Mba Ondo Samson, abandonné par le corps médical alors que son pronostic vital était engagé. Il a fini par mourir, abandonné toute une nuit en salle de réanimation après son passage au bloc suite à une intervention chirurgicale. N’avons-nous pas des criminels en blouse blanche dans nos hôpitaux publics ?

Il y a quelques semaines, ce compatriote est tombé gravement malade et a été transporté, dans un premier temps, à l’hôpital d’instruction des armées du PK 9, communément appelé hôpital militaire. Les médecins lui ont décelé un accident vasculaire cérébral (AVC). Il est gardé en observation pendant deux jours et est sorti de l’hôpital. De retour à domicile, son état s’est dégradé. Son épouse (infirmière de profession) le conduit au CHUL. Après une prise en charge sommaire, alors qu’il n’était pas en bon état, il lui est attribué une chambre sans que ne lui soit administré le moindre protocole médical. Ce qui a inquiété son épouse. Elle se rapproche alors des infirmières qui ont transformé leur cadre de travail en lieu de commérages et de commerce pour poser la question de savoir pourquoi son époux n’est pas suivi convenablement. Ces dernières répondent qu’elles n’ont reçu aucun protocole. Voyant son époux partir à petit feu sous ses yeux, Madame Mba décide de faire un tapage qui a fini par payer, car les jeunes infirmières ont fini par aller se procurer le fameux protocole. Ainsi le malade a subi ses premiers soins. Il lui est, en outre, prescrit des examens complémentaires. Les résultats ont montré qu’il lui fallait passer au bloc en urgence.
Lors de son passage au bloc, le chirurgien aurait trouvé une boule à l’abdomen qu’il a enlevée, mais il a abandonné le malade au bloc de 14 heures au lendemain matin sans la moindre prise en charge. Ce qui a inquiété son épouse. Le lendemain matin, madame est allée de nouveau faire du tapage pour sortir son époux de la salle de réanimation où on l’avait abandonné. Deux brancardiers l’ont aidée à le transporter en salle de soins intensifs. Mais, visiblement, la chaleur qui frappe en ce lieu, le manque de suivi ont eu raison de lui, car la prise en charge en soins intensifs s’est faite trop tard… Il en est mort quelques heures après.
Voilà qui repose la question de la vocation des médecins et du personnel soignant dans nos hôpitaux publics. Au CHUL, les médecins ne visitent les malades hospitalisés qu’une fois par semaine. Ces derniers sont donc abandonnés à la merci des résidents et des internes. Des gamins et des gamines qui, non seulement sont incapables de gérer des cas graves, mais, parfois, ne savent même pas ce qu’ils font à l’hôpital. Il n’est pas rare de les trouver en train de se raconter tranquillement leurs escapades du week-end ou leurs exploits nuptiaux…lorsque d’autres ne se livrent pas au petit commerce illicite de parfums et de vêtements. Pire, il y en a même qui, en possession des résultats des examens des malades, pronostiquent le temps qui leur reste à vivre, sans même s’inquiéter de la présence des parents…
Alors, où sont passés les médecins généralistes ou spécialistes ? Ils sont très occupés dans leurs cliniques. Là-bas, au moins, ça paie bien. D’ailleurs, il n’est pas rare de les voir détourner des malades fortunés des hôpitaux publics pour les orienter vers leurs cliniques…
On pensait qu’avec l’arrivée du CTRI, ces vieilles habitudes allaient changer. Que nenni ! Elles ont visiblement la vie dure. Actuellement, la probabilité de mourir au CHUL est plus élevée que celle d’en sortir vivant. Il va falloir pourtant tout faire pour renverser la tendance. Mais avec quel corps médical ? Voilà des hommes et des femmes qui sont payés chaque fin du mois pour donner la mort au lieu de sauver des vies avec l’argent du contribuable, c’est-à-dire de nous tous, mais qui marquent une indifférence totale face à la vie des malades gabonais. On aurait dit, mais c’est aux gouvernants d’apprécier, des criminels en blouse blanche.

GPA

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