Attendu avec beaucoup d’impatience par les populations du centre du pays, le Gl de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema foule ce matin le sol du Moyen-Ogooué. Le chef de la transition va y prendre pendant deux jours, la température de cette partie du pays du pays, et commencer à satisfaire, dans la mesure du possible, les très fortes attentes des habitants des départements de l’Ogooué et des Lacs (Lambaréné) et de l’Abanga-Bigné (Ndjolé).
Baignée en amont et en aval par l’Ogooué, et arrosée par tous les cours d’eau qui jalonnent le parcours du majestueux fleuve jusqu’à sa jetée dans l’embouchure faisant face à Port-Gentil, c’est une province du Moyen-Ogooué fertile de ressources, d’opportunités et d’intelligences dans tous les domaines, qui accueille ce matin, le président de la Transition, président de la République, chef de l’Etat, le Gl de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema. Une province au sens de l’hospitalité légendaire, véritable Gabon en miniature, concentrant sur son sol, de Ndjolé à Lambaréné, pratiquement les 43 ethnies que compte le pays.
Le Moyen-Ogooué est aussi un concentré d’histoire, notamment politique et militaire. Feu Georges Rawiri, l’un des plus fidèles compagnons du défunt président Omar Bongo Ondimba repose en paix depuis 2006 à Lambaréné. Rose Francine Rogombé, qui reste jusqu’à ce jour la seule femme ayant occupé la fonction de président de la République, l’a rejoint dans l’au-delà en 2015. Voici pour le chapitre politique
Sur le volet militaire qui peut se confondre aussi avec la sphère politique dans des moments d’exception comme ceux que vit le Gabon depuis fin août 2023, l’histoire retiendra pour toujours, que c’est un fils de la province centrale du pays, le lieutenant et St-Cyrien Daniel Mbene Adzo, qui aura été le cerveau du coup d’Etat de 1964, contré dans le sang par la France. Il fut pourtant monté pour libérer le pays de l’emprise du BDG (Bloc Démocratique Gabonais) de feu le président Léon Mba, dont le PDG d’Omar Bongo Ondimba, n’aura été que le prolongement, parfois caricatural et brutal, jusqu’à sa neutralisation par le CTRI.
Le leader du Comité pour la Transition et la restauration des Institutions ne sera pas pour autant à son premier déplacement en terre migovéenne, Brice Clotaire Oligui Nguem ayant eu à faire le voyage de Lambaréné le 16 septembre 2023, pour aller y honorer la mémoire de la présidente de la première transition civile au sommet de l’Etat , à la suite du décès en fonction d’Omar Bongo Ondimba en 2009.
A cette occasion, celui qui avait déjà été reçu sur place en libérateur par les populations, avait pu avoir un bref aperçu du formidable potentiel humain dont regorge une circonscription riche de pétrole, de manganèse, d’or et d’autres ressources minières. Il a pu y croiser aussi des personnalités politiques de grande valeur ayant servi le pays sous ses prédécesseurs, comme Richard-Aiuguste Onouviet, ou Joël Ogouma promu par ses soins, en qualité de vice-président du Conseil économique social et environnemental de transition.
Le Moyen-Ogooué ne manquera certainement pas de dire toute sa reconnaissance à un chef qui a fait discrétionnairement appel à deux fils et une fille du terroir pour occuper au gouvernement, les portes feuilles de la Justice (Paul-Marie Gondjout), de l’Enseignement supérieur (Hervé Ndoume-Essingone) et des Affaires sociales (Nadine Awanang).
Cependant, moins que la promotion des cadres de grande valeur de la province, naturellement toujours attendue tant il en manque aux affaires en ce moment, c’est beaucoup plus la diffusion du développement qui reste la principale préoccupations des populations locales. On sait d’ailleurs que, de ce point de vue, seule la matérialisation d’une véritable politique de décentralisation et de déconcentration pourrait être mieux à même de résoudre la question. Une décongestion des pouls de pouvoir et de décision de Libreville vers l’intérieur, qui devrait s’accompagner aussi d’un nouveau redécoupage administratif, puis électoral.
Celui-ci devrait voir la province du Moyen-Ogooué, qui ne compte actuellement que les départements de l’Ogooué et des Lacs et de l’Abanga-Bigné, s’enrichir d’au moins trois autres ; avec la transformation des districts qui ont actuellement pour chefs-lieux : Aschouka, Makouké et Akok. Ce sont sans doute là des projets à sa satisfaire à plus long terme.
Mais sur le moment, les populations attendent le CTRI et le gouvernement sur le terrain de la satisfaction immédiate des besoins basiques en matière de santé, d’éducation et d’infrastructures routières.
Sylvanal Békan