Depuis l’éclatement, puis l’effondrement du Rassemblement national des Bûcherons (RNB), sous les poussées corruptives du régime Bongo-PDG, la province du Moyen-Ogooué, au cœur du pays, est restée pratiquement abandonnée au seul leadership de la formation politique créée par feu Omar Bongo Ondimba. Malgré la résistance des opposants et des alliés de l’ancien régime. L’Union pour la République, sous l’impulsion locale de Léopold Eva, pourra-t-elle réussir là où tant d’autres avaient échoué ? C’est l’intime conviction du vice-président en charge de l’économie et de la province baignée d’amont en aval par le majestueux Ogooué.
Feu Georges Rawiri en avait fait une affaire personnelle : ramener l’ensemble des dix sièges que comptait le Moyen-Ogooué dans l’escarcelle de la machine politique de son ami et complice politique Omar Bongo Ondimba. Le pari fut un moment tenu. Et si, par la suite, les murs se sont lézardés ici et là pour permettre l’intrusion du Pup de Mayila, du CLR d’Assélé, le PGCI d’Okinda ou le RPM d’Alexandre Barro Chambrier, la force électorale est restée majoritairement aux forces coalisées soutenant, aussi bien au niveau législatif qu’au sein des collectivités locales, le pouvoir de l’ancien parti unique. Les temps vont-ils changer avec l’arrivée du CTRI et de son leader, le sémillant Gl de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema ? C’est ce dont restent convaincus de nouvelles têtes apparues dernièrement sur la scène politique provinciale comme Léopold Eva Elang, qui s’est révélé à l’électorat des trois circonscriptions que compte le département de l’Abanga-Bigné en général, et le canton Samkita en particulier, son fief naturel à partir de ses bases d’Eya-Meyong, lors des élections annulées d’août 2023.
Au cours de ces échéances, le jeune homme d’affaires, parti en indépendant, avait créé la surprise en s’imposant dans des circonscriptions généralement acquises au Parti démocratique gabonais avec et malgré ses méthodes décriées habituelles.
Le vice-président en charge de l’économie du parti fondé par Gervais Oniane devra encore compter, pour les échéances à venir, avec des femmes et des hommes de l’ancien système avec lesquels il a dû coaliser, à la demande des plus hautes autorités, pour la cause de la réussite du dernier scrutin référendaire nécessaire pour la réussite de la suite de la transition. Une période d’exception qui devra s’achever avec l’arrivée aux affaires, à tous les niveaux, de nouveaux responsables politiques du pays. Et Léopold Eva Elang, alias Coco, entend être de ceux-là et bâtir, avec d’autres lieutenants dans au moins sept des dix sièges que compte la province du Moyen-Ogooué, une véritable force politique au service des populations locales et donc au service de son président-fondateur et du plus que probable candidat de tous à la présidentielle de 2025, le Gl de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la transition, chef de l’Etat.
Pour réussir un tel challenge, l’un des leaders, sinon le leader samkitois le plus en vue, compte-t-il convaincre son parti de n’investir que sur les sept sièges ou circonscriptions ciblées ? Absolument pas ! Autant pour maximiser les gains politiques que pour étendre l’influence de l’UPR sur l’ensemble de la province déjà labourée avec enthousiasme par des femmes et des hommes nouveaux et relativement neufs, il va tenter de convaincre sa hiérarchie de positionner partout. Au risque de gêner le partenaire PDG qui va, comme à son habitude, essayer de se montrer aussi vorace ? Léopold Eva-Elang, qui a pu prendre la mesure des personnalités de l’ancien parti unique pendant la campagne référendaire, ne tient absolument pas le PDG pour un allié. Même s’il est conscient que c’est regroupés que les partis et associations politiques soutenant le président Oligui Nguema devraient aller ensemble à la future bataille présidentielle. Non pas tout d’un bloc comme lors de la dernière campagne référendaire où des PDGistes se seraient plus préoccupés de leurs primes personnelles que de la prise en compte de l’électorat votant. Il recommanderait donc qu’à la prochaine échéance, chacun des partis ou associations travaille de façon autonome avec des moyens appropriés. On pourra ainsi séparer le bon grain de l’ivraie. C’est en tous cas conscient des difficultés que le mélange imposé allaient inévitablement susciter, que le vice-président de l’UPR avait pris le soin de faire organiser par sa formation politique dans la province et ses deux départements une animation de la campagne référendaire de son parti qu’il a ouvert à Engoungoum, dans le canton nord, poursuivie dans son fief de Samkita, à Bataillon, et conclue par un rassemblement collectif des adhérents de la commune de Lambaréné dans le 2ème arrondissement du chef-lieu de la province du Moyen-Ogooué.
Dans le district Bifoun-Abanga, il a chargé deux hommes d’animer des causeries très suivies : Ariel Evoung à Bifoun-Carrefour et Joseph Akoughet-Nseme à Ebel-Abanga.
David Mbeng-Ekekang