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Gabon politique/Procès en sorcellerie autour de « Awu m’awu » : André Pépé Nzé, Oligui, Bilie et la reconnaissance du ventre !

Dans quel fang accessible, aurait-il voulu que s’exprimât l’enfant terrible et décidément courageux de Ntang-Louli dans l’Ogooué-Ivindo ? Celui du Woleu-Ntem de Pierre-Claver Zeng-Ebome, du Moyen-Ogooué de Michel Nzame Ata, de l’Estuaire de Jean-Louis Evoung-Hilarion Nguema-Pierre Marie Ondo Mebale ou de François Ngwa de l’Ogooué-Maritime ? Dans tous les cas, le résultat aurait été le même, pour décliner la mort (Awu), qui aura inspiré chacun de ces artistes et reste le passage obligé du commun des mortels vers le rivage mystérieux.

« Awu m’awou » qui pourrait aussi se traduire par… « La source » ou l’origine de mes malheurs », est une expression fang du Gabon, et sûrement aussi, de la grande communauté Ekang du Cameroun et de la Guinée Equatoriale. Depuis quand donc le fang, et son usage, sont devenus les propriétés privées du seul artiste-musicien ogivin André Biteghe-bi-Nze dit « Pépé » ? « Dzal », (le village en fang), est sans conteste le titre le plus abouti de sa discographie. Plus aucun artiste, puisqu’on peut considérer l’écrivain comme en faisant partie, n’aurait désormais plus le droit de l’invoquer pour éviter un potentiel procès en… plagiat du conseiller qu’Oligui Nguema vient de sortir des difficultés de la retraite administrative et artistique ?
Nous convenons cependant que le communicateur incontestable qu’est Alain Claude Bilie-by-Nze aurait pu trouver mieux comme titre pour son livre. Un titre davantage incitatif comme… « Emame mia Dzimi »(Les choses ou les vérités que vous ignorez) », tant son ouvrage fourmille d’anecdotes ou de révélations qui présentent le président de la transition sous un jour méconnu jusque-là du grand public. Notamment ses anciens rapports, plutôt étroits et chaleureux, avec Sylvia Bongo Ondimba et son fils Noureddin Bongo Valentin.
Une approche, il faut l’avouer, qui n’aurait même pas pu davantage accrocher, tant la popularité de Brice Clotaire Oligui Nguema reste immense auprès de l’opinion qui le défend et le comprend en disant que, lui au moins, a osé tuer la bête. Là où l’ancien porte-parole d’Ali Bongo Ondimba avalait, avalisait et subissait. Sans jamais vouloir passer le relai et dire à l’ancien pouvoir avec lequel il semble vouloir prendre des distances : « kôkô, Nti-tô w’ayia ! » (Non, ça suffit maintenant !) en bon fang de Makokou dont Pépé Nze ne deviendra jamais le propriétaire exclusif.

Sylvanal Békan

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