Présents à Lambaréné la semaine dernière, nous avons été interpelés par une partie du personnel de l’hôpital régional qui porte le nom de l’ancien dictateur local et président de la République du Moyen-Ogooué, feu Georges Rawiri. Ce personnel se plaint des actes de maltraitance et de mépris dont ils sont victimes de la part de leur nouveau patron, le Dr Dieudonné Ibiatsi.
C’est une véritable révolution à marche forcée que le sémillant Dr Dieudonné Ibiatsi cherche à imprimer à son établissement si l’on en croit son personnel. Il semble que, chaque matin, au lieu de se retrouver dans son bureau, l’homme se souvient des années collège et se pointe au portail à partir de 8h 00 pour faire le « watch », pardon, pour jouer au surveillant de service. Ainsi, tous les agents qui viennent après 8h 00 sont éconduits et priés de rentrer chez eux. Sauf que le personnel ne comprend pas que l’établissement, qui dispose de deux bus de transport du personnel, ne puisse pas à en jouir. Ces deux bus sont tranquillement garés au parking de l’hôpital et les chauffeurs se tournent les pouces à ne rien faire, parce que, avons-nous appris, il y aurait un problème de pneus et non de panne grave. En français facile, les deux bus ne seraient pas en panne, mais ont simplement un problème de roues.
Pour un DG qui veut une bonne rentabilité de son personnel, il y a longtemps qu’il aurait procédé à la mise en route de ces bus qui pourraient finalement tomber en panne suite à une trop longue immobilisation. Passons !
Le personnel se plaint aussi du mauvais traitement dont il est victime en termes de paiement des salaires. D’aucuns sont payés au lance-pierre et selon la volonté et les humeurs du DG. Autrement dit, il y en a là-bas qui n’auraient pas encore perçu la totalité de leurs salaires de l’année 2024 alors que 2025 bat son plein. En revanche, avoue le personnel, le DG aurait payé les primes avec le pognon de la CNAMGS. Un paiement qui se justifie, selon les mauvaises langues de l’hosto, du fait que le DG lui-même émarge dedans via la prime de responsabilité. Donc, un gros magot, pour ne pas dire qu’il toucherait un pognon de dingue…
D’ailleurs, il y a quelques temps, il aurait reçu un coup de fil de la part de son pote ministre de la Santé. Ce dernier lui aurait relevé les bretelles suite à une plainte d’une dame ayant des atomes crochus avec le ministre et dont l’enfant bosse au Centre hospitalier Georges Rawiri. Cette dernière, sachant les relations de sa mère avec le ministre de la Santé, a dénoncé les agissements peu amènes du DG envers le personnel. La maman en a touché un mot au ministre. Le ministre, à son tour, a passé un coup de fil au DG. Un appel qui n’était pas du goût du DG. Et à peine le ministre avait-il raccroché que le DG a rué dans les brancards et convoqué illico presto son personnel pour savoir quelle est le traître ndzébi qui a osé envoyer un audio Whats’App au ministre pour trahir le tout puissant DG. Silence de mort à l’hôpital ! Qui va oser lever la main pour dire que c’est lui ?
Parlant de la CNAMGS, le nouveau DG a revu la mercuriale, sa mercuriale. Désormais, la consultation en urgence avec la CNAMGS passe de 1 000 Fcfa à 6 000 Fcfa. Et si vous allez à l’hôpital avec un parent qui se trouve dans un état grave méritant l’oxygène, sachez que ce n’est plus 10 mille, c’est désormais 30 mille. Sur la base de quel texte ces augmentations sont-elles intervenues ? seul le DG le sait.
Odette Melighe