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Gabon transition : Le Dialogue national du CTRI était-il vraiment « inclusif » ?

Alors que la date du prochain référendum n’est pas connue, même si d’aucuns parlent du 26 octobre prochain, ce qui semble proche, le ton monte çà et là pour critiquer ouvertement et vertement, le projet de loi constitutionnelle en gestation. Un projet qui, il faut le rappeler, est issu du fameux dialogue national du CTRI dit « inclusif ».
Seulement, au regard du tintamarre fait autour aussi bien du dialogue lui-même avec des récriminations venant de certains commissaires librement choisi par le CTRI et qui dénonçaient une forme de duplicité et d’entourloupe dans la rédaction du rapport, que dans la forte implication des forces de défense et de sécurité au sein des commissions, on comprend que ce n’était aussi inclusif que ça…
Il faut également noter que la fin du DNI tournait la page de l’observation politique durant une transition que l’on pouvait qualifier de totalement militaire et ouvrait la porte aux activités politiques.
Et le retour du discours politique va dévoiler certaines choses. D’abord l’incapacité d’Oligui Nguema à maintenir l’union sacrée née de son coup d’Etat ou révolution de palais, c’est selon, du 30 août 2023. La République, comme un seul homme s’était levée pour saluer l’acte posé par les hommes en treillis. Malgré sa situation misérable, le Gabon d’en bas était joyeux et heureux lors des premiers jours de prise du pouvoir par les militaires. Le Gl Brice Clotaire Oligui Nguema consultait, écoutait et décidait. Sa côte de popularité il faut le dire avait explosé. Et tous ceux qui voulaient placer un mot contre lui étaient insultés, moqués et marginalisés. Le Pr Albert Ondo Ossa en sait quelque chose…
Mais très vite, le chef de l’Etat oubliant qu’il est avant tout un militaire, va malheureusement se comporter comme un homme politique en treillis. Rappelez-vous de l’un de nos titres au mois de février « Brice Clotaire Oligui Nguema : Général de caserne ou homme politique en treillis ? » A l’époque nous nous inquiétons déjà de la manière dont le Gl regardait les choses. Les nominations des copains, coquins et consanguins. Une trop grande ouverture envers certaines personnalités politiques, surtout ceux du régime déchu.
Un militaire, ça entretien le mythe. Aujourd’hui, personne ne peut nier que le Gl a tué le mythe qu’il incarnait. Et ce n’est pas un truisme que de dire que le « roi est nue », écartelé entre ses partisans, dont de nombreux cupides, ses amitiés avec l’ancien régime en pleine réhabilitation et ses adversaires politiques déclarés. Conséquence, il a intérêt à bien et vite faire les choses, s’il veut se porter le candidat en 2025. Et le prochain référendum sera pour lui, un sérieux baromètre.
Concernant le DNI, à mon sens, il n’aurait pas dû s’impliquer ouvertement et de manière aussi prononcé. Mais plutôt se positionner au-dessus de la mêlée et jouer les arbitres. Et s’il s’impliquait, il devait être non seulement très impartial et chercher à tous les prix, le consensus lors de son dialogue. Or, ça ressemble plutôt à un passage en force. Passage en force qui pousse des acteurs pondérés comme Jean Remy Yama, tout en reconnaissant le bien qu’il lui a fait, mais appelle à voter « Non ». Sauf que Yama est tout de même une voix autorisée.

Guy Pierre Biteghe

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