Depuis la mise en garde ferme du président de la République sur les règles d’éligibilité et les délais de démission des partis politiques, une véritable débandade bien orchestrée secoue le Parti démocratique gabonais en ce moment. Plusieurs cadres, longtemps silencieux, fuient aujourd’hui le navire ivre qu’ils ont eux-mêmes contribué à saborder.
Une dizaine de cadres du PDG, originaires du grand nord, a décidé de quitter le navire fondé par feu Omar Bongo. Il s’agit bien d’un groupe composé des membres du comité permanent du bureau politique, des membres du bureau politique, du conseil consultatif des sages, du secrétariat exécutif, du conseil national et du comité central. Entre autres, Guy Patrick Obiang Ndong, Charles Mvé Ella, Daniel Ona Ondo, Emmanuel Ondo Metogo, René Ndemezoghe Obiang, Frédéric Mvé Edzang, Ango Ntoutoume SN9 et consorts.
L’un des doyens de la bande des démissionnaires, le Pr Daniel Ona Ondo, n’a pas manqué de justifier leur départ du PDG par le fait de « dysfonctionnements et la confusion qui y règnent » depuis quelques temps.
Depuis le vendredi dernier, ces démissionnaires font l’objet d’une cabale médiatique. Qu’est-ce qui se trame à l’horizon ? Telle est la question qui mérite d’être posée. On peut leur faire le reproche d’avoir doublé leurs camarades de Mitzic lors de la rencontre avec le président de la République, Oligui Nguema. Mais ces vétérans ne sont pas aussi nuls comme le pense une certaine opinion.
En effet, pour les observateurs avertis de la vie politique gabonaise, considérer cette vague de démissions comme un non-évènement serait une grave erreur. Selon certaines indiscrétions, le président de la République, au cours d’un séjour dans le septentrion, aurait dit aux notables et cadres politiques du Woleu-Ntem qu’il était et demeure le seul Akoma Mba et qu’il n’était plus question que ces derniers continuent à militer dans des partis politiques. Après son investiture au stade d’Angondjé, il a émis le souhait de rencontrer les cadres politiques du Woleu-Ntem, à raison de deux (2) membres par département. Au lieu de dix (10) membres, les roublards sont allés à huit (8) expliquant à leur interlocuteur que concernant les deux (2) membres de l’Okano, un serait malade et l’autre à l’étranger, notamment Louis Phillipe Mvé Nkoghe, membre du conseil consultatif des sages du PDG et ancien coordinateur adjoint provincial de la coordination de campagne de C’BON. Idem pour les jetons de présence ! Ils n’ont rien donné aux deux camarades de l’Okano. Ceci explique l’absence des cadres politiques du PDG de l’Okano vendredi dernier à la Chambre de commerce. Il faut reconnaître à ces derniers que c’est grâce à eux que le PDG a connu son rayonnement dans le nord. Cet évènement n’est pas à banaliser ni à négliger.
D’ailleurs, au lendemain de leur démission, le PDG a, samedi dernier, par le truchement de sa porte-parole, Darlène Boukandou Nzamba, pondu un communiqué laconique en argumentant que les démissionnaires n’ont pas respecté certaines dispositions des textes du parti, notamment les articles 53 et 54 du règlement intérieur du PDG. Pourquoi chercher à tout prix à garder des militants prisonniers par un alourdissement des conditions de sortie ? Le cas du PDG dans le septentrion n’est que la partie visible de l’iceberg. Apres eux, les cadres des autres provinces emboîtent déjà le pas. Eloi Nzondo et Serge Wylliam Akassaga ont également démissionné. Du côté de Ndjolé, l’ancienne Amazone Denise Mekam’ne Edzidzie, se désengage de ses responsabilités de SGA, préférant rester simple militante. C’est tout comme. A Lambaréné, Joël Ogouma a, lui aussi, pris la tangente. Rao et Madeleine Berre pourraient suivre, si ce n’est déjà fait…
Ceux de la Nyanga ont réagi par des tracts. Personne n’a bronché. Bien avant eux, ceux de l’Ogooué-Lolo ont démissionné collectivement. Personne n’a critiqué. Pourquoi cette cabale contre les démissionnaires du Woleu-Ntem ?
Abim té !
Adjé Rodrigue