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Gisement de fer de Bélinga : Gilles Nembe édifie l’opinion publique 

Gilles Nembe, ministre des Mines

Vaste gisement de fer situé dans le district de la M’vady dans l’Ogooué-Ivindo, Belinga est depuis quelques années en phase d’exploration. Dans une interview accordée au quotidien L’Union du 26 novembre 2024, le ministre des Mines Gilles Nembe s’est livré sur le projet, en apportant des éclaircissements sur le niveau d’avancement des travaux, la nécessité de mettre en place des infrastructures qui permettront une bonne exploitation et l’acheminement du précieux minerai, les retombées économiques et, n’a pas manqué de répondre aux préoccupations des populations locales et de la société civile.

Si certains doutaient de la réalisation du projet de Bélinga annoncé par plusieurs gouvernements successifs, le ministre des Mines Gilles Nembe a rassuré, dans l’interview accordée au quotidien l’Union, la volonté du président de la transition, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, d’accélérer l’agenda afin de démarrer l’exploitation du minerai, qui contrairement aux informations qui circulent, n’est que dans sa phase d’exploration. Une étape de préparation qui permettra de collecter des informations sur la teneur du minerai et la définition complète du gisement.

Selon le ministre, le retard observé dans le démarrage de la phase d’exploration s’explique par le  fait que l’exploitation d’un tel gisement nécessite des préalables : une source d’énergie, des moyens de communication, un port. Dans le cas de Bélinga, une centrale hydroélectrique de 250 à 300 mégawatts nous permettra d’alimenter les opérations de traitement et le chemin de fer que nous voulons électriques. Mais aussi, le tracé de chemin de fer retenu pour l’acheminement du minerai de Bélinga ira jusqu’au port en eau profonde de Mayumba. Il faudra donc construire le port et aussi le chemin de fer. Le choix de Mayumba s’explique par le fait que « Owendo est saturé et n’est pas assez profond pour les très gros bateaux, Kobe-Kobe nous obligerait à traverser un parc naturel, les terrains pour atteindre Port Gentil sont instables, le ratio coût/développement sur Cocobeach n’était pas bon, nous avons regardé tous ces éléments et avons opté pour Mayumba. Ceci nous permettra non seulement de récupérer Bélinga, mais également ce que nous produirons du côté de Baniaka et surtout de Milingui, et les gisements de  phosphate de la Nyanga et de limiter l’empreinte du domaine minier sur notre territoire ».

 Selon les observations, sans toutes ces infrastructures, il serait difficile voir impossible d’arriver au bout de ce projet. Pour le ministre, « Bélinga vaut le coup, (…) Le chef de l’État a reçu dernièrement le PDG de Fortescue lors d’une audience à New York. Il nous a annoncé 9000 emplois. Avec les infrastructures, le chemin de fer, la centrale hydraulique, le port en eau profonde, on arrive à 15 000 emplois. Là encore, nous parlons uniquement de l’exploitation. Au-delà de l’exploration et l’exploitation la transversalité du projet va permettre la construction des infrastructures de développement : routes, ponts,  internet et électricité …». Le projet va donc permettre le développement du Gabon profond, délaissé. Pour y parvenir, il faut des investisseurs. Une fois les investisseurs choisis, on rentre dans la phase des opérations et enfin la phase de construction, et les Chinois sont l’un des opérateurs intéressés.

S’agissant des récriminations faites par les populations à l’entreprise Ivindo-Iron sur le non-respect de la préférence nationale sur la main d’œuvre étrangère, le ministre  a rappelé que : « Aujourd’hui l’argent qu’Ivindo-Iron dépense, c’est son propre argent, ce n’est pas lié à la vente du minerai, ni de l’argent du gouvernement. Dans les discussions, nous essayons de les amener à contribuer à la vie sociale des départements. Le gouvernement a identifié un problème d’environnement culturel… Nous avons travaillé avec la direction générale de l’opérateur pour les renforcer. Nous avons regardé leurs personnels et leurs prestataires et noter des fortes différences entre ce que disent les rumeurs et la réalité. Nous ne nous sommes pas arrêtés là et nous et avons travaillé avec l’opérateur sur le renforcement de sa gouvernance. Cela a conduit à la nomination d’un PCA  gabonais à l’embauche d’un directeur général délégué, d’un adjoint au directeur général, d’une responsable de communauté locale, le tout dans une entreprise qui ne gagne pas d’argent. Nous avons également mis en place un Haut commissariat pour accompagner ce mouvement. Maintenant, il faut aussi comprendre qu’Ivindo-Iron ne peut  et ne pourra pas tout faire. Le gouvernement compte appuyer les activités locales, notamment celle de la collecte de sable en offrant des suceuses et en organisant le circuit de collecte.

À la préoccupation de la société civile  de consulter le contrat de la mine de fer de Bélinga, le ministre a évoqué que les clauses du contrat ne permettent malheureusement pas sa diffusion sans le consentement des parties concernées, en plus du fait que « Lorsqu’on rédige  une convention, on inclut tous les détails. On explique comment l’exploitation va se faire, quelles infrastructures seront mises en place, quels seront le coût de revient et le coût d’exploitation. On met tout. Toutes ces données peuvent se retrouver entre les mains d’un concurrent. C’est de cela qu’il s’agit. Nous ne pouvons pas prendre toutes les données sur un secteur aussi stratégique pour le Gabon et le mettre entre les mains de nos concurrents ».

 

 

 

 

 

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