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Imposture au sommet du bongoland : La mort de l’Etat Gabonais

Par Guy Nang -Bekale, Docteur d’Etat en Sciences Politiques. Tél : 077 35 89 49
« J’ai choisi de twister les mots et de révéler certains faits pour qu’un jour nos enfants sachent ce que certains ont été ; ce que d’autres ont obtenu et ce que nous avons fait du Gabon ».

Les sincères citoyens, patriotes, démocrates et républicains natifs du Gabon ne savent toujours pas, par quels moyens ils peuvent éradiquer l’imposture, le déshonneur, la honte, la peur et la violence qui trônent au sommet de l’Etat et que le bas peuple vit depuis plus d’un demi-siècle. Pendant que la très grande majorité des compatriotes s’évertuent vainement, depuis 1990, à réaliser l’alternance politique au sommet de l’Etat par l’utilisation du bulletin de vote qui est la voie pacifique universelle ; une minorité de loubards s’arc-boutent sur un système de gouvernance antidémocratique et autoritaire qui ne laisse aucune perspective d’espoir pour l’amélioration du fonctionnement des Institutions étatiques.
Il n’y a que les stipendiés et les chenapans du régime PDG-émergent qui persistent encore à rêver d’un Gabon dirigé par Ali Bongo dont on sait, à travers la planète, qu’il est faible, fatigué, handicapé et mourant. Comme toujours, les éminents constitutionnalistes, femmes et hommes gabonais d’origine et d’adoption vont commencer ou ont commencé, comme ils en sont coutumiers, à tordre le cou à la loi fondamentale. Ils seront dans l’obligation de gérer pour le compte de leur pouvoir et de leur candidat : l’existence de l’Exécutif tricéphale qu’ils ont créé de toutes pièces en prévision de la vacance temporaire ou définitive de la présidence de la République…Il leur faut vite trouver une parade avant longtemps pour revoir le cas des sénateurs que le président de la République doit nommer à côté de ceux qui sont élus. Ce sont-là deux composantes du chantier de la Cour constitutionnelle et du Parlement…A suivre.

Si les Institutions ne valent que par la qualité de leurs occupants, alors l’Etat gabonais est agonisant depuis des lustres.

Un homme d’Etat dandy, moralisateur, crâneur et vantard avait dit que les africains n’ont pas besoin d’hommes forts mais de fortes institutions. Objectivement, les pays africains francophones ont à la fois besoin d’hommes d’Etat forts et de fortes Institutions. Le Gabon se meurt par manque, à la direction du pays, de patriotes femmes et d’hommes, intellectuellement, psychologiquement, techniquement, spirituellement et physiquement forts, structurés, compétents et bosseurs.
Au Gabon il y a des magistrats, des médecins, des enseignants, des maçons, des cuisiniers, des vulcanisateurs etc. qui délaissent leur formation, leur profession, leur expertise pour se rabaisser au rôle de valet politique ; préférant renoncer à « Etre » pour s’accrocher au « Paraître » qui leur procure d’abondants revenus immérités qui font d’eux de vaniteux et prétentieux propriétaires de biens matériels périssables. Tout gabonais, villageois ou citadin, est un consommateur de biens marchands. Pour cela, il a besoin de ce qui est l’incontournable préalable universel des temps modernes : l’argent. Quand un Etat doit des milliards de francs à ses administrés et qu’il ne paie pas cette dette, il contribue à leur mort et intensifie la pauvreté.
Que dire quand des agents qui occupent de hautes fonctions étatiques sont condamnés pour détournements des milliards de CFA et des gestionnaires des deniers publics qui ne soldent pas la dette intérieure de l’Etat vis-à-vis des personnes physiques, parce qu’ils s’enrichissent copieusement sur le dos de leurs concitoyens? Evidemment, un Etat ne peut pas être en crise et la République demeure saine. Les deux forment un, comme la paume et les doigts forment la main. Cependant, l’Etat de droit et républicain gabonais agonisant se transforme de plus en plus en monarchie constitutionnelle où le pouvoir suprême se transmet par héritage familial. Les Bongo doivent se succéder, ad vitam aeternam, à la direction du Gabon sous le couvert d’un processus électoral dont les responsables sont juges et parties prenantes. Des personnes qui atteignent ce niveau de déni de vérité, d’équité, et d’humanité à l’égard de leurs contemporains sont à plaindre. Par leurs agissements et leurs comportements, les tenants de l’Etat doivent normalement donner le bon exemple au reste des autres citoyens.
Tous les Gabonais ont besoin d’argent pour vivre ou survivre : manger, boire, dormir, se déplacer, se soigner, s’habiller, se divertir, se former et s’instruire etc. La possession d’une énorme somme d’argent choque ceux qui n’en ont pas. Il y a au Gabon, des compatriotes qui ne touchent ou ne perçoivent que rarement ou pas du tout un billet de 10.000 francs chaque mois ; il y en a d’autres qui ont des milliards entassés dans les coffres secrets à leurs domiciles. C’est ici qu’il faut évoquer sans passion ou accusation ce qui est arrivé à mon homonyme Guy Nzouba Ndama.

Nzouba n’a pas volé les liasses de billets qu’il détenait dans ses valises.

Certes, l’on ne sait toujours rien de la traçabilité de l’opération de transfert de ces sous : leur provenance et leur utilisation ou affectation ne sont pas établies avec certitude ; et déjà on voue le Monsieur aux gémonies. Ce qui est gênant dans cette « affaire », ce sont les modalités de convoyage, d’emballage et de publicité faites autour de la quantité des liasses de CFA et leur montant. A l’ouverture des valises, c’est la vue du grand nombre de tas de billets de 10.000 donnés en spectacle par les gens d’armes qui a choqué l’opinion. Ça a été l’occasion, pour ceux qui n’avaient jamais vu un milliard et qui parlent de le coltiner à dos d’homme, de se rendre compte de la difficulté du mode de portage d’une telle somme. La politique, les politiciens et l’argent sont dans des relations faites d’intimité, de soumission, de perversion et de fascination. Nous espérons que cette situation gênante sera réglée en respectant les bases et les principes juridiques et les droits de l’homme.
Quant à l’actualité politique, elle a brusquement pris une tournure spéciale, à connotation électoraliste, avec les sorties harmonisées des tenants du pouvoir. D’un côté, Ali Bongo très fatigué s’est rendu aux obsèques de la reine ; puis, un peu plus revigoré, à l’Assemblée générale de l’ONU….Aussitôt après « son retour au Gabon », il est allé à Port-Gentil où il est arrivé sous une forte pluie. Sans hésiter, il a affronté l’averse en obligeant ses hôtes à l’imiter. Stoïque, Ali, sans prendre un bain de foule ni serrer les mains, passa en revue la foule sans sa canne à la main. Les costumes et les robes sont trempés, les gens écarquillent les yeux pour bien se rendre compte que ce n’est pas un sosie comme certains l’affirment sur les réseaux sociaux. Puis, l’on apprend qu’il a écourté sa tournée et a refusé de se rendre dans l’Etimboué…
Dans le même temps, les PD-gistes et leur Secrétaire général font des rentrées politiques provinciales dans le Moyen-Ogooué et le Woleu-Ntem. Toute cette agitation prouvent que le PDG est en ordre de bataille, qu’il a presque bouclé son « plan de fraude électoral » dont les composantes sont : la formation d’un électorat captif depuis sa base de données de Louis, la révision des dispositions légales qui pourraient gêner la candidature de leur champion : dossier médical, l’Exécutif tricéphale composé des Présidents des chambres du Parlement et du Ministre de la Défense, les Sénateurs nommés qui cohabitent avec ceux qui sont élus, les collaborateurs emprisonnés qui peuvent parler etc. Le pouvoir a d’importantes décisions à prendre dans le cadre de la mise en œuvre de son « plan de victoire électorale ».
Toute cette agitation devrait ou pourrait déboucher sur l’organisation d’élections avant le terme officiel pour prendre de vitesse l’opposition…. Surveillons les activités de la Cour constitutionnelle.

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