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Le billet sarcastique de Serge Abslow : Une énième sonnette d’alarme, mais qui pour l’écouter?

Serge Abslow, auteur du billet sarcastique

ILS JOUENT AVEC LA POUDRE ET LE FEU SUR LA PLACE CENTRALE DU VILLAGE

1. Ils n’entendent plus rien. Ils n’écoutent plus personne. Ils n’ont plus peur de rien. Pas même que leur pays s’embrase et se mette à brûler par la colère de ceux qui n’en peuvent plus de crier sans être écoutés. Ils sont devenus sourds à cause de l’argent.

2. L’argent qu’ils volent au peuple et qu’ils se partagent en bandes organisées. L’argent, ce mal si répandu dans notre pays. Et qui corrompt si facilement l’intelligence et la morale des gabonais. Des jeunes et des moins jeunes. Des pères et des mères d’enfants de ce pays.

3. Eux-mêmes fils et filles enfantés et élevés par des natifs de ce pays qu’ils ont hérité de leurs pères. Ce pays qui a donné à chacun avec générosité. Une éducation, un travail, des responsabilités, des avantages… Une vie acceptable et parfois enviable par ceux qui n’ont pas les mêmes privilèges.

4. Ils ont tout obtenu de ce pays. Parfois au-delà de leurs rêves les plus fous. Mais ils sont prêts à brûler la seule terre qui leur a permis de posséder tout ce qu’ils ont. Au seul et unique motif que nul autre gabonais ne doit être heureux comme eux. Les égoïstes!

5. « Si ce n’est plus nous, alors ce ne sera personne d’autre ». Tel est leur crédo. Ils sont prêts à tout risquer, pourvu qu’ils conservent leurs positions dominantes. Ils n’imaginent pas la vie autrement qu’en privilégiés. Ils ne l’imaginent pas comme des citoyens lambda.

6. Travailler durement, toucher un salaire de misère et en vivre dignement. Acheter un lopin de terre et bâtir lentement une maison pour ses enfants. C’est une peine que eux ne peuvent et ne doivent se permettre. Tant ils doivent tout avoir si facilement et très souvent gratuitement.

7. Parfois au détriment du plus grand nombre. Souvent sans l’avoir mérité. La seule pensée que ça puisse être différent demain, les effraie au point d’en perdre le sommeil. Si seulement ils n’en dormaient pas simplement, mais ils veulent aussi mettre le feu. Ce sera eux ou le chaos.

8. Alors, pour faire peur, ils inventent des jeux curieux, vicieux, séditieux, prétentieux et potentiellement dangereux. Comme le bulletin unique. Ces enfants rendus fous par l’argent jouent sur la place du village avec la poudre et le feu.

9. Et pendant qu’ils jouent avec le feu, tout le village crie son désarroi. Les vieux, les femmes et aussi d’autres jeunes crient à l’endroit de ces enfants fous d’argent « attention, ça va péter ». Mais ils n’entendent pas. Et quand ils entendent, ils n’écoutent pas.

10. Ils sont devenus sourds. Ils n’entendent plus rien. Ils n’écoutent plus personne. Ils n’ont plus peur de rien. En vérité, il ne leur reste que le seul ressort de la peur. Faire peur pour exorciser leur propre frayeur. Pourquoi aurions-nous si peur que ça pète en définitive? Qu’avons-nous au fond à perdre?

SARCASTIQUEMENT VÔTRE!

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