C’est à la faveur d’une conférence de presse, tenue ce dimanche 9 juillet 2023, dans l’enceinte de l’immeuble ABC MALL, qu’un collectif dénommé Mouvement des insoumis pour la revendication des intérêts de la province de l’Ogooué Ivindo, conduit par Cyrile Lemboumbou, est monté au créneau pour dénoncer et condamner l’exploitation clandestine du fer de Bélinga par la multinationale Fortescue Metals Group, entreprise minière australienne spécialisée dans l’extraction du minerai de fer.
« Le Mouvement des insoumis pour la revendication des intérêts des Ogivins menace d’interdire l’accès au site par tous les moyens les camions qui actuellement sont en train d’exploiter sinon de transporter clandestinement le fer de Bélinga », a d’entrée de jeu déclaré Cyrile Lemboumbou, porte-parole du Mouvement des insoumis pour la revendication des intérêts des Ogivins.
Une menace que ce mouvement des ressortissants de l’Ogooué Ivindo justifie par une exploitation du fer de Belinga qu’il qualifie de clandestine faite par l’entreprise Fortescue, une multinationale cotée en bourse qui, selon les plaignants, ne respecte pas les politiques RSE en vigueur dans notre pays, le Gabon. « Le Gabon a signé plusieurs traités avec la communauté internationale dont le respect des populations autochtones par rapport à l’exploitation des gisements dans les lieux où ces personnes vivent. Nous constatons malheureusement depuis quelques mois, un panel de véhicules et de camions transportant le fer de la zone de Bélinga jusqu’à Booué là où ce fer est chargé dans les wagons alors que depuis lors, aucune concertation, aucune consultation, telle que prévue par la responsabilité sociale des entreprises (RSE) vis-à-vis des populations autochtones, aucun entretien, aucune rencontre n’a été jusqu’à lors organisé par la société Fortescue qui voudrait ou qui est en train d’exploiter ce fer », a fustigé le porte-parole du mouvement.
Toute chose qui a amené les ressortissants de l’Ogooué Ivindo à interpeller Fortescue à rectifier le tir. « Ce soir, nous voulons interpeller cette société à prendre ses responsabilités, à agir de manière à ce que les populations autochtones de la province de l’Ogooué Ivindo bénéficient des avantages liés à l’exploitation de ce fer », a ajouté Cyrile Lemboumbou, lequel décrit lesdits avantages par les infrastructures, les routes, les écoles, les cités etc…
Pour le Copil citoyen, invité par le mouvement des Ogivins à apporter une contribution dans leur cause, et qui va faire un large exposé sur la responsabilité sociétale des entreprises, les manquements indexés ici incombent davantage à l’État gabonais qu’à l’entreprise Fortescue eu égard aux différentes conventions signées entre les deux parties. Ainsi pour Geoffroy Foumboula Libeka Makosso, porte-parole du Copil citoyen, « les responsables ici ce sont premièrement le gouvernement. De façon décentralisée, les responsables premiers ce sont les ministres de la localité, ensuite la zone où le fer est exploité, le responsable premier c’est le député de la localité et au sens du code minier, le premier responsable c’est le président du Conseil départemental de la localité…».
Si l’analyse non exhaustive ici de Foumboula Libeka est juste et scientifique, il est à relever que Fortescue Metals Group, l’une des plus grandes entreprises d’extraction du minerai de fer au monde, devrait être la première à refuser des accords avec les hommes politiques qui sont prêts à sacrifier le développement de leurs pays et le bien-être de leurs populations pour des raisons de cupidité. Autrement c’est son image de multinationale cotée en bourse qui pourrait être entachée.