Input your search keywords and press Enter.

Lutte contre le VIH/SIDA : Le Gabon se mobilise et appelle à la solidarité face à la baisse des financements

Le lundi 1er décembre 2025, le Gabon a célébré, à l’instar de la communauté internationale, la Journée mondiale de lutte contre le VIH/SIDA. Placée sous le thème « Surmonter les perturbations, transformer la riposte au sida », cette journée a été l’occasion pour le ministre de la Santé par intérim, Nadine Nathalie Awanang épouse Anato, de saluer les efforts déjà engagés. Dans son discours de circonstance, la ministre a rappelé la nécessité de maintenir la vigilance et d’intensifier la lutte, notamment dans un contexte mondial marqué par une forte régression des financements internationaux.

Dressant un bilan général de la situation sanitaire, le ministre a cité le rapport mondial 2024 de l’Organisation des Nations Unies pour le sida (ONUSIDA). Selon ce rapport, 36,9 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde, mais un nombre record de 21,7 millions d’entre elles bénéficient désormais de traitements antirétroviraux. Le nombre de décès a également diminué de manière significative, s’établissant à environ 630 000 personnes. Ces chiffres témoignent d’une progression notable, principalement grâce à l’élargissement de l’accès au dépistage et aux traitements.

Au niveau national, les données révèlent des disparités importantes. Selon l’Enquête Démographique de Santé du Gabon (2019-2021), la prévalence nationale du VIH chez les 15-19 ans est estimée à 3,6 %. Cette prévalence est plus élevée chez les femmes (4,7 %) que chez les hommes (2,3 %).Sur le plan territorial, la maladie touche davantage le milieu rural (4 %) que le milieu urbain (3,5 %). Les estimations les plus récentes de l’ONUSIDA (décembre 2024) situent la prévalence nationale à 2,8 % chez les 15-49 ans et à 0,9 % chez les jeunes de 15 à 24 ans, confirmant les mêmes tendances épidémiologiques et provinciales. Bien que ces statistiques traduisent une régression globale, plusieurs zones critiques exigent une riposte intensifiée : La mortalité des personnes atteintes de la maladie ; L’abandon du traitement par les patients ; L’augmentation des nouvelles infections chez les jeunes ; Les inégalités de genre persistantes.

Ces facteurs, combinés aux perturbations externes telles que la réduction du financement des donateurs internationaux, pourraient avoir des effets dévastateurs sur la riposte au VIH au Gabon et dans le monde.

Face à ces enjeux, le ministre de la Santé a lancé un double appel à la mobilisation. Au Chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, et au Chef du Gouvernement, elle a demandé de soutenir toutes les actions de mobilisation des ressources visant à accentuer la lutte contre le VIH, d’encourager le dépistage volontaire et de lutter contre toute forme de stigmatisation. Aux acteurs du secteur privé gabonais, la ministre a invité à soutenir activement les actions de prévention et de sensibilisation. Elle a notamment cité l’exemple des campagnes de dépistage dans les structures sanitaires de l’intérieur du pays et du Grand Libreville, ainsi que l’appui aux initiatives communautaires.

Les populations du Grand Libreville et de l’intérieur du pays sont invitées à se faire dépister massivement. Le dépistage est volontaire, gratuit et anonyme, avec des résultats immédiats. Pour le Grand Libreville, les sites de dépistage sont ouverts à l’ancienne gare routière, au marché, au PK8 et au carrefour Delta postal. Des dépistages sont également organisés dans les structures sanitaires de l’intérieur du pays.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *