Le jeudi 4 septembre dernier, à Libreville, le gouvernement gabonais a franchi un nouveau cap dans sa politique de lutte contre le chômage avec l’annonce de la nationalisation de certains métiers clés du secteur pétrolier. Désormais, la gestion des stations-service et le transport des produits pétroliers raffinés seront exclusivement réservés aux citoyens gabonais.
Cette mesure, officialisée à l’issue d’une rencontre entre les autorités du ministère du Pétrole et du Gaz et les opérateurs économiques du secteur, vise à créer de nouvelles opportunités d’emploi pour les nationaux, tout en valorisant les compétences locales.
« La mesure que le ministre vient de prendre concerne effectivement la gestion des stations-service et le transport de tout produit blanc, entre autres l’essence, le gasoil, le kérosène et les lubrifiants », a déclaré Sylvain Olame, directeur de cabinet du ministre du Pétrole et du Gaz.
Selon lui, la décision a été prise en concertation avec les acteurs du secteur en aval, afin d’assurer une transition fluide et une application efficace. Les Gabonais détenteurs du permis de conduire de catégorie CD sont les premiers concernés par cette ouverture de postes dans le transport des produits pétroliers.
Pour les candidats ne disposant pas encore des qualifications requises, le gouvernement assure que des dispositifs de formation sont déjà en place. Objectif : permettre à un plus grand nombre de compatriotes d’intégrer ces métiers techniques, longtemps dominés par des étrangers.
« Il y a certains compatriotes qui ont l’expertise et la qualification pour exercer ce genre de métier. Pour ceux qui ne l’ont pas encore, toutes les dispositions ont été prises pour qu’ils soient formés », a précisé M. Olame.
Face à certaines critiques évoquant une forme de discrimination, le ministère a tenu à clarifier l’esprit de la mesure : il ne s’agit pas d’exclure les étrangers, mais de donner la priorité aux Gabonais, dans une logique de préférence nationale assumée.
« Faire en sorte que les Gabonais exercent ces métiers ne relève pas de la xénophobie, comme certains semblent le penser. Il s’agit simplement de la préférence nationale », a martelé Sosthene Nguema Nguema, ministre de Pétrole et du Gaz.
À l’heure où le taux de chômage reste préoccupant, cette initiative gouvernementale est perçue par de nombreux observateurs comme une opportunité stratégique pour renforcer l’emploi local et redynamiser l’économie nationale par la participation active des Gabonais dans un secteur clé.
Lecia Marline