C’est la posture que semblait tenir Noël Mboumba au cours de la déclaration controversée qu’il a fait ce jeudi 12 mars 2020 dernier en compagnie de son avocat à l’Hôtel Les Palmes d’or, situé en face de l’Université Omar Bongo.
Noël Mboumba, qui le mercredi 11 mars 2020, avait bénéficié d’une mesure de liberté conditionnelle après trois mois de détention préventive à la prison centrale de Libreville pour des faits présumés de détournement de fonds publics, concussion, blanchiment de capitaux et association de malfaiteurs, a fait une déclaration dont le contenu accable vertement celui par qui il jurait hier encore, Brice Laccruche Alihanga.
Si la liberté provisoire accordée à l’ancien Ministre du Pétrole, a suscité en elle-même des questionnements chez de nombreux gabonais, d’où certains avocats ont parlé de procédures arbitraires, les propos tenus lors dans sa déclaration ont tout autant surpris. En effet, largement décriées et dénoncées par les avocats de Brice Laccruche Alihanga, de Patrichi Tanasa et des autres codétenus, les conditions de détentions à la prison de Gros Bouquet n’ont pas eu la même description avec Noel Mboumba qui dit « avoir fait l’objet d’un traitement humain pendant toute la période de ma détention à la prison centrale de Libreville ». Quant aux tortures et autres traitements dégradants, il dit s’inscrire en faux et soutient que « la prison a été aménagé de sorte que les détenus que nous étions puissent avoir un traitement humain ».
L’éloignement avec BLA est marqué aussi lorsque l’ancien DG de la Sogara aborde la question des accusations de détournements de fonds publics. Alors que BLA, soutenus par ses avocats, clame son innocence sur ce point au motif qu’il ne gérait aucune caisse, Noël Mboumba va confesser que « s’agissant des faits qui me sont reprochés, je tiens à préciser à l’opinion que j’ai reconnu avoir exécuté des instructions malveillantes de la part de personnes qui ont profité de leur position dominante pour me conduire à poser des actes contraires à la loi ». Même sans le nommer, BLA apparait ici comme un secret de polichinelle.
C’est la question liée à déstabilisation des institutions qui a fini par convaincre l’opinion que Noël Mboumba avait décidé de lâcher définitivement son ami et compagnon d’hier. « Quant au schéma de déstabilisation des institutions qui a circulé ces derniers temps sur les réseaux sociaux, il m’est difficile de dire ici qui l’a élaboré. Par contre, ce que nous savons clairement (…) est qu’il y avait un plan de préparation de soulèvement des populations (…) En ce qui me concerne, je n’ai jamais pris part à la préparation d’un tel plan, ni participé à une réunion de mise en place d’un plan de déstabilisation de l’Etat. Mais oui, il existait un plan de déstabilisation des institutions pour éventuellement un coup de force (…) désamorcé heureusement par les forces de sécurité et de défense », a déclaré Noel Mboumba qui s’est retenu de communiquer sur le fond de ce dossier hautement délicat. Là encore ce n’est qu’un secret à peine voilé car La Lettre du Continent avait désigné Brice Laccruche Alihanga et Ike Ngouoni comme ceux qui avaient fait venir des mercenaires français à Libreville et dont la présence avait alimenté toute sorte de supputations. Faites le rapport. Toujours est-il qu’aujourd’hui Noël Mboumba, président d’honneur de l’Ajev désavoue, au détour d’une déclaration aux allures de témoignage à charge, son ami et compagnon d’hier. Question : à qui profite le ‘’crime’’? Wait and see.