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Opposition gabonaise/Mayila et Gondjout pour une posture de compromis ou de compromission ? : « Missu bala » !

Il n’est de secret que le temps ne finisse par dévoiler. La dernière concertation politique que les observateurs ont globalement jugées comme n’ayant pas servi à grand-chose pour l’avènement de la transparence électorale dans notre pays, livre peu à peu la vraie nature et les réelles intentions de certains de ceux qui y ont pris part. Comme Me Louis-Gaston Mayila, au crépuscule de sa vie politique ; et Paul-Marie Etienne Ndjambiempolo-Gondjout, qui vient tout juste d’enfiler et d’enlever en même temps, un costume de leader qu’il s’obstinait à devenir. Pour n’en arriver que là. Aux pieds d’Ali Bongo Ondimba dont il vient de valider la victoire. Avant même une partie présidentielle qui semble dorénavant au-dessus de ses moyens et très loin de ses ambitions proclamées.

Le terrain est-il désormais balisé pour le candidat obstiné au pouvoir depuis presque 14 ans, en vue de sa reconduction à la tête du pays au terme du scrutin présidentiel qui devrait intervenir dans trois à quatre mois ? On serait tenté de répondre par l’affirmative ; s’il ne se dressait face à cet homme en mal de bilan à faire prévaloir pour justifier ses envies de rempiler, des populations gabonaises plus déterminées que jamais à le mettre en congé des affaires du Gabon.
Car, l’engagement sincère de certains leaders de l’opposition à s’attacher à cette tâche, il faudrait sans doute faire définitivement une croix. Les dernières visites chez l’enfant-roi en fin de mandat, donc nullement en position d’être courtisé, de Me Louis-Gaston Mayila, président de l’Union pour la Nouvelle République (UPNR) et de la PG41, et de Paul-Marie Gondjout de l’Union Nationale Initiale (UNI), démontrant à suffisance la légèreté de beaucoup de ceux-là dont les populations connaissent, depuis longtemps le jeu et les calculs.
Pour Louis-Gaston Mayila qui piaffait d’impatience, à l’entendre parler, d’échanger avec le président pour lui poser ses problèmes personnels en tant qu’ancien grand commis de l’Etat, la nomination des prochains sénateurs a probablement été au cœur des doléances présentées. Le président de l’UPNR anticipe déjà ainsi sur l’issue des futurs scrutins locaux en présumant que sa formation politique n’y obtiendrait pas les suffrages suffisants pour envoyer ses candidats siéger à la Chambre haute du parlement. Voyant venir d’emblée le maintien aux affaires du président sortant et de son parti politique.
« Missu bala » anticipe déjà, et… quémande un poste de sénateur nommé anti démocratiquement comme tous ceux qui l’ont été dans l’actuelle législature. Il ne croit plus à la victoire d’un camp qu’il aura représenté, d’ailleurs mollement lors de la dernière concertation qui a accouché de résolutions et dispose d’un comité de suivi.
Paul-Marie Ndjambiempolo Gondjout, reçu également par Ali Bongo Ondimba, a révélé lundi dernier, les vraies motivations de son combat à l’intérieur de l’Union nationale et contre la présidente élue Paulette Missambo : travailler « … A l’ouverture du jeu démocratique pour éviter que celui-ci soit embrigadé et fermé autour d’une seule entité… ».
En langage politique codé, cela se comprend comme étant un appel du pied à la constitution d’un gouvernement d’ouverture, voire de large ouverture. A quelques mois des élections qui doivent conduire à la confection d’une nouvelle majorité ? Il s’agit ici aussi, d’un clair aveu d’impuissance à se montrer en capacité de battre le régime par quelque moyen que ce soit.
D’où la main que Gondjout tend au-dessous de celle d’un dictateur affaibli ; qui ne sait sans doute pas lui-même s’il restera encore en poste et avec une majorité qui va libérer de petits espaces aux petites minorités qui quémandent déjà l’application de la proportionnelle dans la mise en place des bureaux issus des Conseils locaux à mettre en place à la fin de cette année.
C’est comme si le président de l’UNI n’a désormais pour seule ambition que de figurer aux côtés d’un pouvoir qu’il croit indéboulonnable et qu’il vient de renforcer à travers ses propos, dans sa conviction qu’il n’a pratiquement rien en face.
Paul-Marie Ndjambiempolo-Gondjout dont la modestie du propos tranche ici avec la virulence de la posture observée à l’intérieur de la formation politique créée par Myboto, Feu André Mba Obame et Pierre-Claver Zeng Ebome.
Voici que, réellement, il s’aligne à la hauteur de ses propres performances électorales et de celles de ceux qui l’ont encouragé à faire scission. Ils ont tous plus ou moins tiré leurs épingles du jeu lors des scrutins locaux de 2018, à Lambaréné (près de 24% en association avec le RHM) ; et dans le 1er arrondissement de la commune de Libreville (plus de 26%) derrière le PDG (près de 42%) des suffrages exprimés.
La moisson, déjà mitigée il y a bientôt cinq ans, sera-t-elle de la même veine cette fin d’année ? Rien n’est moins sûr. Et l’on n’attend plus que le retrait de sa candidature pour dégager le champ de vision de la véritable opposition.

Dercia-Clesha Akouma-Mbeng

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