Alors que le pouvoir est par terre depuis trois mois et que le clan Bongo manipule la Constitution à souhait, se joue de la dignité du Gabon et des Gabonais pour ne faire que ce qui leur plaît, l’opposition gabonaise brille par son manque de pragmatisme, de clairvoyance et de détermination comme si, sous cape, elle a intérêt à faire perdurer le « système Bongo ».
Le peuple a payé fort depuis 1990
En 1990, les Gabonais étaient sortis pour dire « non au parti unique ». En 1993, Bongo avait tiré sur des Gabonais pour s’imposer au pouvoir. En 2009, les Gabonais avaient estimé que si Dieu a « libéré » naturellement le pays, il fallait tourner la page des Bongo, mais, là encore, le pouvoir avait à nouveau tiré sur des Gabonais. En 2016, comme jamais par le passé, les Gabonais avaient cru et étaient sortis en masse dans les rues, du QG de Ping jusque dans les quartiers périphériques de la capitale et à l’intérieur du pays, le régime des Bongo avait encore tiré à telle enseigne que la Cour pénale internationale (CPI) avait été saisie. Malheureusement, ni l’Union européenne, qui avait envoyé une mission d’observateurs au Gabon, ni la CPI n’ont obtenu des sanctions contre le régime Bongo soutenu à bout de bras par la France.
Aujourd’hui, le discours de l’opposition n’a rien de nouveau. A quoi sert-il d’appeler les gens à des causeries ou points de presse si c’est pour aller entendre les mêmes constats, les mêmes récriminations que l’on connaît tous : corruption, tricherie aux élections, conspiration et complicité des institutions (Cour constitutionnelle, Sénat, gouvernement, armée) contre le peuple gabonais, mensonges sur l’Etat de santé d’Ali Bongo qui est soit mort, soit devenu totalement incapable de diriger le pays… Bref, le décor est connu. Le comble est que l’opposition, ou les oppositions, toutes tendances confondues, et on y reviendra, parlent et se comportent comme si ce sont les Gabonais, notamment les jeunes, qui manquent de détermination. De quel côté manque-t-on réellement de détermination ?
Quant au Cameroun d’à côté, Maurice Kamto, qui appartient à la même classe d’âge ou génération que nos opposants et à qui Biya a volé la victoire, accepte de se faire prendre par les milices cruelles et criminelles de son bourreau en allant à une marche à haut risque. Combien de fois a-t-on déjà entendu qu’un leader de l’opposition gabonaise (Jean Ping, Eyeghe Ndong, Zacharie Myboto, Oye Mba, Barro Chambrier, Nzouba Ndama, etc.) a été pris en même temps que ses partisans au cours d’une marche pacifique de revendication démocratique ? Zéro fois. Combien de fois ces opposants, tous d’anciens hiérarques du PDG ayant d’une façon ou d’une autre des « intérêts » à défendre (retraire parlementaire, de PM, actions dans les sociétés, biens immeubles, etc.), ont-ils découragé le dynamisme des Gabonais à aller conquérir dans la rue le pouvoir usurpé par Ali Bongo ?
Depuis 1990 c’est toujours le même jeu. les gens se lèvent pour beaucoup plus attirer les regards du pouvoir sur eux en se faisant ou se disant opposants. c’est le cas des Mba Abessole le plus grand prêtre menteur et manipulatreur, puis sont venus les Alain Claude Bilié, Ndemezoo’oo Zozo et autre Jean Ping chien. comment expliquer qu’une opposition lucide laisse le pays dans cet état alors que le pouvoir PDG est mort avec son distingué Camrade?
Les opposants du pouvoir ne savent plus qui va les nourrir?
C’est du moins ce que l’on peut dire