Le secrétaire général du PDG, Eric Dodo Bounguendza, est tombé à bras raccourcis sur les « pseudo citoyens » et les « partis politiques déconsidérés » qui s’interrogent sur la santé d’Ali Bongo. C’est, en substance, le message militant qu’il a délivré le lundi 5 novembre 2018 lors d’un point de presse donné au siège de son parti, au quartier Louis à Libreville.
Eric Dodo Bounguendza n’en peut plus. Face au flot d’informations, y compris des fake news, qui circulent en ce moment et que le parti au pouvoir peine à maîtriser, le chef de l’administration du PDG a fini par péter un câble en perdant visiblement la maîtrise de ses nerfs. Versant dans une frilosité déconcertante face à la presse, Eric Dodo Bounguendza a perdu la maîtrise de ses moyens pour dévoiler au grand jour qu’il est tout, sauf un grand homme, un homme d’Etat, une personnalité qui peut encaisser et rendre intelligemment, dignement les coups. Il s’est malheureusement inscrit dans un registre insipide, maladroit, désobligeant et lâche.
Au lieu d’apporter aux transporteurs de « ragots » les informations dont ils ont besoin afin de leur fermer le clapet sur la santé de son distingué camarade président, Eric Dodo Bounguendza a plutôt usé de mots qui s’apparentent à des injures et à de la calomnie, déniant ainsi le caractère de citoyens à tous les détracteurs de son président Ali Bongo hospitalisé depuis le 24 octobre dernier à Riyad pour cause de « fatigue sévère », selon la version du porte-parole de la présidence de la République. Pour avoir osé demander des preuves de vie d’Ali Bongo que plusieurs médias étrangers disent qu’il aurait été victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) ou d’un œdème cérébral, Eric Dodo-Bounguendza dit y voir une atteinte à la « vie privée » et à « l’honneur » de son président malade. Mieux, Eric Dodo Bounguendza enfonce : « le Parti démocratique gabonais observe et constate avec déception que sous le couvert de la démocratie, de la liberté d’expression et d’opinion, des pseudo citoyens, dit engagés, des partis politiques déconsidérés et des compatriotes en mal du dépit administrateur ne cessent de se comporter à travers des médias multiformes en véritables politiciens, c’est-à-dire en compatriotes manquant réellement de franchise et de droiture et agissant sans trêve par calculs politiciens ». En ligne de mire, les nombreuses moqueries d’activistes gabonais que l’on a découverts durant la présidentielle controversée d’août 2016, mais aussi les partis de l’opposition qui ont réclamé la transparence autour de la santé d’Ali Bongo.
« Considérant la politique comme le dernier refuge des aventuriers, ces compatriotes, devenus des sinistres de notre jeune démocratie, ne cessent de s’abaisser par le comportement dégradant et ignoble et par leur expression déshonorante et déraisonnable à l’endroit du distingué camarade président, président de la République, chef de l’Etat, son excellence Ali Bongo Ondimba, ses proches et bien d’autres personnalités gabonaises ».
Ce qui étonne ici, c’est que le respectable Eric Dodo Bounguendza, qui est à la tête d’un parti considéré, trouve tout le temps de venir s’offrir en spectacle pour répondre aux attaques des « partis politiques inconsidérés ». Heureusement qu’au PDG, la honte et le ridicule ne sont pas une maladie. Si tel était le cas, Eric Dodo Bounguendza serait mort de lui-même.