Les jours du directeur général de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), Alain Partick Kouma, sont-ils comptés ? La dernière lettre que lui adressée directement la présidence de la République et signée de la main du Coordinateur général des affaires présidentielles, Nourredin Bongo Valentin, concernant le manque d’eau au prytanée militaire, semble l’indiquer.
Si la lettre de Nourredin Bongo, ci-devant Coordinateur général des affaires présidentielles, à Monsieur le directeur général de la SEEG porte comme objet la « situation de manque d’eau courante au prytanée militaire de Libreville », sa louche conclusion semble interpeller, sinon voiler une menace à l’endroit du DG de la SEEG. « Par ailleurs, qu’il me soit permis de rappeler que le président de la République, chef de l’Etat, son Excellence Ali Bongo Ondimba, conduit une politique de tolérance zéro à l’égard de la corruption et nous demande, plus que jamais, d’être attentifs à toutes formes de pratiques ternissant l’image de notre administration ».
Visiblement, Nourredin tenait à passer un message personnel au DG de la SEEG, car nous ne voyons pas le rapport entre le manque d’eau au prytanée militaire et la question de corruption dont il fait le rappel au DG de la SEEG.
Concernant la question d’eau, avait-on besoin que la présidence de la République s’engage pour si peu ? Il aurait suffi à Nourredin d’attirer l’attention du ministre de la Défense à ce sujet qui, à son tour, aurait touché un mot à son collègue de l’Energie, surtout que les deux ministres, Michaël Moussa (Défense) et Alain Claude Bilie-By-Nze (Energie) sont originaires de Makokou, dans la province de l’Ogooué-Ivindo. Mieux, dernièrement à Ntoum, lors de l’inauguration de la station de pompage d’eau de Ntoum 7, on a vu Nourredin et Alain Claude en concertation avec le chef de l’Etat. N’était-ce pas là l’occasion d’attirer l’attention du ministre de tutelle ou directement du patron de la SEEG qui était au cœur même de l’événement ? Sauf à comprendre qu’il y a un grain de sable dans les rouages entre Nourredin et les ministres de Makokou…
Cela d’autant plus qu’aussi bien à Libreville qu’à l’intérieur du Gabon, nous avons de nombreux quartiers qui ne sont alimentés ni en eau encore moins en électricité. Est-ce à dire que, pour la présidence de la République, le Gabon se limiterait au prytanée militaire ? Et toutes ces écoles où élèves et enseignants sont obligés de se partager un bout de broussaille pour se soulager par manque d’eau dans des toilettes d’un autre âge et où l’eau a toujours fait défaut ! La présidence de la République ne s’en préoccupe-t-elle pas ?
A cette allure, avec cette nouvelle administration qui se fabrique depuis la présidence de la République et où le chef de l’Etat veille sur tout et règlemente tout à la place des ministres, même sur les sociétés sous tutelle, nous n’aurons plus besoin de gouvernement. Tous ceux qui sont en responsabilité répondront directement au bord de mer.