A la suite de la de la dernière présidentielle, Ali Bongo va appeler au dialogue politique qui va se tenir à Angondjé. Lors de la tenue de celui-ci, des partis dits de l’opposition, dont Démocratie nouvelle de René Ndemezo’o, qui n’était autre que le directeur de campagne de Ping lors de la présidentielle, le PSD de Pierre Claver Maganga Moussavou et le PDS de Séraphin Ndaot Rembogo y participeront avec l’étiquette de partis de l’opposition.
La participation de René Ndemezo’o Obiang au dialogue d’Ali va être interprétée par de nombreux Gabonais comme la trahison du siècle. Ils sont donc nombreux qui ont prié pour que l’ancien homme fort de Bitam n’ait aucun élu et soit réduit à sa plus simple expression. Malheureusement pour lui, c’est ce qui est arrivé. Le candidat de Ndemezo’o chez lui à Bitam a été battu par Tony Ondo Mba du PDG, autrement dit, un subalterne du ministre Patrick Eyogo Edzang, l’homme étant cadre à la SEEG. René Ndemzo’o et DN sortent donc par la petite porte et affaiblis lors de cette élection.
Deux hypothèses donc pour la survie de DN, soit Ndemezo’o passe la main et conduit le parti vers un renouveau, surtout qu’entre-temps, il avait purgé ce parti des cadres d’autres provinces pour en faire un parti du Woleu-Ntem. Soit il joue au ‘’C’’ et les jeunes loups de son parti vont le harceler jusqu’à ce qu’il dégage. Il est clair que Patrick Eyogo Edzang, Jonathan Ndoutoume Ngome, Norbert Ngoua Mezui et les autres ont pris conscience que René est fini et qu’il devient un fardeau pour eux. Soit il démissionne, soit il est poussé vers la porte de sortie. Sans légitimité, René ne peut continuer à diriger un parti politique, tout comme sa présence à la tête du Conseil économique, social et environnemental pose désormais problème. A DN, la cause secondaire peut devenir la principale.
Même cas de figure au sein du PDS de Séraphin Ndaot Rembogo. A peine le dialogue d’Angondjé terminé, l’homme va surprendre ses cadres en propulsant au gouvernement sa propre fille Carmen, alias Moustique, alors qu’Ali le cadeautait du prestigieux poste de président du Conseil national de la démocratie (CND). Qualifié à tort ou à raison d’escroc politique, Ndaot sort lui aussi très affaibli de ces élections. Désormais, il ne pourra négocier avec Ali Bongo qu’en situation de faiblesse. Ses résultats aux dernières élections montrent bien que Ndaot et son parti ne représentent plus rien, particulièrement dans son ancien fief de Port-Gentil. Ali, théoriquement, n’en a plus besoin. Pas plus qu’ils ne peuvent rien lui apporter en 2023. Avec cette descente aux enfers, bien malin qui pourra prophétiser que le PDS pourra retrouver son aura passée. Soit il reste un fonds de commerce pour son leader, soit ce dernier passe la main.
Nous n’oublierons pas Pierre Claver Maganga Moussavou. Pour se venger d’Ali Bongo, il avait fait les yeux de Chimène à Ping après la dernière présidentielle. Mais conscient qu’Ali Bongo allait garder le pouvoir, l’homme va trahir sa conscience en allant se jeter dans les bras de ce dernier. Ce qui justifie sa présence au dialogue d’Angondjé. Au terme de celui-ci, Ali Bongo le nomme vice-président de la République, alors que lui-même fait nommer son propre fils au gouvernement. Cette logique ne pouvait avoir aucune autre que celle d’affaiblir le parti. Voilà comment, lors du dernier scrutin, Maganga perd son fief de Mouila. Désormais, ce sont certains de ses militants irréprochables à leur siège qui donneront un semblant de vie à ce parti voué à sa perte. Comme allié, Ali Bongo ne peut en être fier.
La question que l’on peut se poser ici est celle de savoir si Ali Bongo va continuer de chevaucher avec des leaders qui ne lui apportent aucune consolation, au risque d’affaiblir son parti, ou il devrait s’en débarrasser afin de redistribuer les cartes en fonction des résultats des dernières législatives et locales.