Alors que ses coreligionnaires ont tous été, ou presque, victimes du « mogabexit », Alain Claude Bilie-By-Nze a réussi à passer entre les mailles. Ne l’a-t-on pas installé sur un siège éjectable ?
Passés sous silence, son maintien au gouvernement et sa propulsion à la tête de la diplomatie gabonaise méritent qu’on s’y attarde quelque peu. En effet, ce n’est pas donné à n’importe qui, du ministère des Sports au Gabon, de pouvoir rebondir comme vient de le démontrer Alain Claude Billie-By-Nze. Ce département, véritable banc de touche dans le contexte politico-administratif gabonais, est considéré comme une fin de parcours. Un banc de touche occupé non par des remplaçants, mais plutôt par de futurs remplacés ou évincés destinés à aller se rhabiller. Et ce qu’Alain-Claude Billie-By-Nze a dû faire pour ne pas rejoindre définitivement les vestiaires du gouvernement vaudrait d’être su et de figurer dans les annales de la survie politique en milieu hostile. L’homme a vu, comme le canard devant la poule qu’on égorge, le sort qui a été fait à ses amis du Mogabo : Ali Akbar Onanga Y’Obeghe, Kabinda Massard, alias Etienne Makaga, Pacôme Moubelet Boubeya, Blaise Louembe Kouya et, dans une certaine mesure, Yves Fernand Mamfoumbi. Conscient qu’à la différence du brexit qui traduit une volonté britannique, ACBBN sait que ses compagnons ont tous été frappés par un mogabexit qui n’est pas de leur fait, mais parfaitement orchestré depuis le palais. Alors, toute la question a dû être de savoir comment survivre dans cet « abattoir » ? Il faut nécessairement s’entendre avec le boucher. Ok ! Mais s’entendre sur quoi ? Ou sur le report à plus tard du tour de passage sous les couteaux, les haches et les scies de l’abattoir ou alors sur un contrat à durée indéterminé pour plutôt tenir ces outils en main et y bosser aux côtés du boucher en chef. ACBBN a dû faire un choix. Mais il se dit dans le pays : « tic, tac, tic, tac…. »