Membre du bureau politique du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) dans le 4e arrondissement de Franceville, Noureddin Bongo-Valentin, visiblement se sentait à l’étroit dans ses fonctions au sein du parti fondé par son grand-père et actuellement entre les mains de son père. Le Coordinateur général des affaires présidentielles d’Ali Bongo Ondimba s’est fait nommer le 10 septembre 2021, Conseiller stratégique du président du PDG. Une nomination familiale.
Alors qu’une campagne de dénigrement en règle tombait sur lui sur les réseaux sociaux via la diaspora pour des questions de mœurs, sa nomination indécente tombe. En effet, 24 heures avant, des publications sur les réseaux sociaux faisaient état d’une interdiction de sortie du territoire de Noureddin Bongo à Londres, en Angleterre. Interdiction liée à des bricoles judiciaires pour mœurs. Pendant que les gabonais épiloguaient dessus, Estelle Flore Angangou, secrétaire général 4 du PDG, en charge de la Communication et des Relations extérieures est sortie du bois pour annoncer que : « En application des dispositions statutaires en vigueur, le camarade Nourredin Bongo Valentin, membre du Bureau politique, est nommé Conseiller stratégique du Distingué camarade président du Parti démocratique gabonais.
La présente décision, qui prend effet à compter de sa signature, sera enregistrée et publiée selon la procédure d’urgence interne du PDG et communiquée partout où besoin sera ». Quelles sont les nouvelles attributions de Nourredin dans ses nouvelles fonctions au PDG ? Visiblemnt, la camarade Angangou n’en a pas soufflé mot.
On peut, avec un peu de recul, se poser la question de l’opportunité de cette nomination en pareille période. Si c’était pour annihiler l’effet de la cabale, cela n’a malheureusement pas donné l’effet escompté. La nomination en cause, a obéi à quelle stratégie en termes d’agenda politique ? En dehors qu’elle suscite la frustration chez de nombreux cadres du parti, cette nomination est un coup foireux, un pétard mouillé pour l’impétrant. D’abord en termes de communication, pareille nomination se fait de manière solennelle, soit lors d’un congrès, ou lors d’un grand événement du parti. Se faire nommer de manière confidentielle à une aussi haute fonction, relève du ridicule et de l’amateurisme politique. Surtout à un moment où on se fait laminer à tort ou à raison sur les réseaux sociaux pour des questions de mœurs, la bonne manière était d’attendre que la cabale s’arrête. Et pour cela, un démenti et une preuve de la présence de Nourredin à Libreville allait, peut-être pas éteindre l’incendie, mais au moins suscité le doute chez les plus sceptiques. Ceux qui ont conseillé Nourredin de faire ce passage en force avaient certainement la volonté de le couler. Il faut avouer qu’ils ont réussi.
Ils ont d’autant bien réussi qu’on peut se poser la question du bénéfice politique pour Nourredin lui-même, pour son père de président, que pour le PDG. Qui est Nourredin en politique ? Quelles sont ses faits d’armes qui connait-il à Franceville, Bongoville et dans le Haut-Ogooué, voire au Gabon ? Pas grand monde. De quelle stratégie va politique est-il expert pour conseiller son père de président en la matière ?…
Dans l’opinion, et même au sein du PDG, beaucoup voient derrière cette nomination familiale, une manière déguisé pour Nourredin de chercher à monter en influence pour pouvoir arracher ce parti demain des mains de ceux qui le détiennent. Conscient que l’état de santé de l’enfant-roi va certainement le condamner à lever le pied. Tirant les leçons de l’époque BLA, Nourredin, dans sa naïveté, se dit lui aussi qu’il peut réussir pareil coup. Surtout qu’en ce moment, c’est lui et sa mère qui tiennent le pays. Mais attention au retour du bâton. Pour le moment, Nourredin et Sylvia existent parce qu’il y a un Ali Bongo, même diminué, dans leur camps. Un effacement de ce dernier, les fragiliseraient inéluctablement. Pire ils se retrouveront face aux gabonais qu’ils méprisent et humilient aujourd’hui.