Incapable de mettre sur pied une formation politique digne de ce nom, c’est-à-dire avec une masse critique d’élus locaux et nationaux, René Ndemezo’o Obiang, actuel président du Conseil économique, social et environnemental et du parti « Démocratie nouvelle » (DN), se lance depuis quelques semaines dans un plaidoyer, pour ne pas dire une sorte de mendicité politique aussi bien honteuse qu’indigne, pour demander à Ali Bongo la nomination au Sénat de ses deux candidats (Mitzic et Bitam), dont aucun n’a de chance sérieuse d’être élu face à son allié de circonstance, le PDG.
Débâcle sénatoriale en vue pour DN
Convaincu de ce que le PDG, avec sa majorité écrasante de conseillers départementaux et municipaux à Bitam et à Mitzic, tout comme dans le reste du pays, va reproduire le schéma d’une Assemblée nationale monocolore au Sénat, Ndemezo’o Obiang et ses ouailles ont décidé de crier sur tous les toits pour demander « pitié » à Ali Bongo d’ordonner que les conseillers PDG, au nom de la diversité partisane dans la future assemblée sénatoriale, élisent non pas leurs « camarades » dans ces deux circonscriptions, mais votent ses deux conseillers à lui (DN), soit qu’en cas d’échec inéluctable, qu’Ali nomme, au titre des nouvelles dispositions constitutionnelles sur l’élection sénatoriale, ses deux candidats malheureux, c’est-à-dire les repêche.
Autrement dit, ce que Ndemezo’o Obiang n’a pas pu obtenir des Woleu-Ntémois par les urnes en octobre 2018 (élections locales et législatives), c’est-à-dire un poids politique respectable à travers une masse critique de conseillers départementaux et communaux et quelques députés, c’est à Ali Bongo de le lui donner par « décret ». Un tel « acteur » politique est-il vraiment conséquent, crédible et bien équilibré pour quémander une telle chose ? L’agitation actuelle de DN vise à supplier Ali Bongo pour qu’il accepte de les faire figurer sur sa liste des 15 personnalités devant être nommées au Sénat dans les prochains jours conformément aux dispositions de l’article 52 de la nouvelle Constitution.
Ndemezo’o vire dans la prostitution politique
Il est vraiment honteux et très déplorable que René Ndemezo’o Obiang, président du Conseil économique et social et de DN, se prostitue de la sorte face au PDG. Où est finalement sa dignité politique ? Son parti, Démocratie nouvelle, renvoie donc à cela ? On se rend bien compte que c’est une dénomination fantaisiste parce que ce n’est pas ça la démocratie. A défaut, il y a lieu de retenir que le rôle de son parti est de quémander des postes et non de faire valoir ses idéaux et mener le combat pour un Gabon plus juste et démocratique.
On sait qu’il a fait de la politique une question du « ventre », c’est-à-dire s’aligner où on lui offre des postes et c’est tout. Le reste sur l’état de la démocratie, de l’économie, les conditions de vie des populations relève de la routine politicienne verbale sans conviction. Croyant avoir roulé les Woleu-ntémois en 2016 en créant ce parti, car ils avaient signé des fiches d’adhésion au motif que ce parti DN soutenait l’alternance et le changement autour de Jean Ping, René Ndemezo’o a dû constater que ses calculs politiciens de bas étage (faire de DN un grand parti communautaire ou tribaliste pro fang du grand nord) allait maintenir des milliers de compatriotes du nord dans son escarcelle. A ses dépens il constatera dès son retournement vers Ali Bongo que personne ne le suivait. Résultat, aux locales et législatives de 2018, il n’avait eu aucun député. Même ses ministres au gouvernement, partis dans le jeu électoral, avaient mordu la poussière dès le premier tour. Les Woleu-ntémois avaient su le « punir ». Pire, le pouvoir, qui a besoin de vrais alliés solidement implantés sur le terrain et écoutés des populations, se rendra compte de la supercherie politique de Ndemezo’o Obiang (qui se serait vendu plus cher qu’il n’en vaut), sinon de son chantage sur sa capacité à influencer les électeurs et les populations du grand nord. Le pouvoir a donc éjecté du gouvernement les deux ministres que Ndemezo’o Obiang y avait envoyés. Même là aussi, La Copa et ses sbires, sentant le coup venir, avaient, comme ils le font là pour les sénatoriales de janvier 2021, commencé à agiter leurs menaces. Car pour eux, leur place au gouvernement ne se justifie par leurs résultats médiocres et honteux aux élections locales et nationales d’octobre 2021, mais par les Accords politiques d’Angondjé d’avril 2017 dans le cadre du maintien de la paix sociale.
Sans capacité de nuisance aucune aujourd’hui, René ne peut que se contenter de ce que veut bien lui accorder le prince héritier en lieu et place de l’enfant-roi désormais out de la vie politique.