Wilma, Désiré et Kweni, exerçant dans le salon de leur père
Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre d’années. Kwéni et Wilma en sont la parfaite illustration. Les deux gamines et leur cadet, Désiré, sont issus d’une famille modeste de père nigérian et mère gabonaise. Ces trois adolescents maîtrisent avec maestria la tondeuse au salon de coiffure de leur géniteur, situé au pk8, dans le 5ème arrondissement de Libreville.
Ils sont à quatre, mais lors du passage de notre reporter, ils étaient trois adolescents tondeuses en mains, À première vue, on peut penser à une forme de maltraitance ou d’exploitation d’enfants, il n’en est rien en réalité. Pour eux, coiffer les personnes de toutes catégories à longueur de journée n’est pas difficile à accomplir. Ledit salon de coiffure est situé au quartier Pk8 plus précisément aux feux tricolores du lieu communément appelé « carrefour chaud-chaud’’, en face de l’UGB.
Kwini la plus grande, âgée de 15 ans, est en classe de troisième, sa petite sœur Wilma, à 13 ans est en classe de quatrième et Désiré le plus petit à 12 ans est en cinquième année. Pendant que quelques sceptiques doutent encore de la capacité de ces enfants à répondre aux exigences des clients, certains habitués rassurent de la bonne qualité de service qu’ils rendent.
D’après la plus grande Kwini, « c’est de notre père que devenons coiffeuses, Il m’a fallu un mois d’apprentissage pour réaliser mon rêve de devenir coiffeuse comme mon père », s’est-elle expliquée. Elle va passer son examen de BEPC l’an prochain, son intérêt pour la coiffure ne constitue pas un frein à ses études.
Véritable source de revenus pour la famille, les clients partent même des quartiers voisins (Nyali, Pk9, Bangos, Beau séjour…) pour se coiffer chez ces jeunes. D’autres font plus confiance aux filles. « Elle est d’une habileté des mains qui fait que lorsqu’elle s’occupe de ma tête, je sors de là satisfait », précise Pierre Marie un client fidèle.
Le père s’adonne actuellement à d’autres occupations en cette période de grandes vacances. « Chaque weekend, je les emmenais au salon de temps en temps pour leur montrer comment je coiffe. Avec le temps, la plus grande, Kwini, a commencé à apprendre à nettoyer la tondeuse, et très vite, elle s’est mise à coiffer ses petits frères. Puis, elle s’est améliorée », explique le chef de famille.
Un véritable exemple à copier pour les autres parents et jeunes en cette période de vacances scolaires. Au lieu de passer le temps de loisirs sur les jeux vidéo, tout en faisant de la télévision leur centre d’intérêt.
Par Adjé Rodrigue
