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Sogatra/Les réformes impulsées par l’ADG Bruno Minko-mi-Ngwa à l’eau : La liquidation va être actée

Les 850 agents de la Sogatra sont arme au pied depuis que la liquidation de leur société se précise. Ils exigent actuellement le paiement de 11 mois d’arriérés de salaires et toutes les primes, dont la prime Covid-19, avant d’envisager quoi que ce soit. C’est ce qu’on peut retenir de l’assemblée générale du jeudi 03 février 2023. Conséquence, les agents ont décidé de la poursuite de la grève générale. Mais, cette fois, en supprimant le service minimum. Ce qui indique que tous les bureaux resteront fermés jusqu’à satisfaction totale du cahier de charges.

Pendant longtemps, les détournements ont rythmé la vie de la Sogatra. Des faits qui sont reconnus en interne. La Sogatra est engluée depuis des années dans la « mauvaise gestion ». Des sommes non justifiées, des fonds ont purement et simplement « disparu » via un système de « fausses factures ». Sur la période 2017-2018, ce serait ainsi plus de 4 milliards de Fcfa de dotations de l’Etat dont l’utilisation n’a pas été justifiée. Un rapport d’audit du cabinet Deloitte préconise un plan social pour réduire des « effectifs pléthoriques ». Le même rapport mentionne des « effectifs pléthoriques » avec « des doublons de compétences du fait de similitude de postes », préconisant, par ailleurs, un plan social pour les salariés les plus âgés et ayant le moins d’ancienneté dans l’entreprise. C’est sur la base de cette réalité que Bruno Minko-mi-Ngwa était arrivé à la Sogatra.
A peine nommé à la tête de la Sogatra en février 2019, Bruno Minko-mi-Ngwa, après avoir fait un diagnostic froid d’une maison pratiquement en ruines avec seulement 2 bus en état de marche sur un parc de 194, une dette qui s’élève au total à environ 23 milliards de Fcfa, dont 15 milliards que l’entreprise doit à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), le nouveau DG a initié un certain nombre de réformes qui ont agacé ceux qui utilisaient la société comme mangeoire et lui ouvrir grandes les portes de la prison.
Parmi ces réformes, dont certaines étaient douloureuses, il y a :
– la réduction des effectifs de 1 094 agents en mars 1019, pour 851 agents en décembre de la même année, soit une diminution de 22 % ;
– la création d’une direction de l’informatique ;
– l’arrivée d’un agent comptable du trésor et la désignation d’un commissaire aux comptes. Poste important dans une société où le vol était institutionnalisé. Ce dernier avait pour rôle de certifier la régularité de la dépense ;
– la signature d’un protocole d’accord avec toutes les branches syndicales de la maison en mars 2019 ;
– l’élaboration des manuels de procédure ;
– la formation des agents de la direction financière et comptable ;
– l’acquisition d’un logiciel de présence au poste pour lutter contre les retards et l’absentéisme au travail ;
– l’acquisition des outils informatiques Sage Pari/RH, Sage compta ;
– l’achat de 200 appareils (kits contrôle) pour la sécurisation des recettes) ;
– la réhabilitation de 100 bus et la souscription des polices d’assurance pour les bus en activité ;
-l’adoption d’un nouvel organigramme et d’une nouvelle grille salariale ;
– le remboursement et le rééchelonnement des différentes dettes de la Sogatra…
Dans le cadre de la restructuration de la Sogatra, l’ex-ADG a signé un partenariat technique avec la RTM de la ville de Marseille (France). Au bénéfice de cette convention, aide à la formation pour les agents de la Sogatra, aide sur la sécurisation des recettes et l’obtention d’un don de trois bus à titre expérimental pour sceller le partenariat d’un montant de plus de 225 millions de Fcfa, dotation livrée à la Sogatra au premier semestre 2020. Dans la même veine, l’ex-ADG réussit à nouer des négociations avec l’ancien partenaire brésilien Marco Polo au Gabon, le principal fournisseur des bus du nom éponyme. Ces négociations ont abouti à la signature d’une nouvelle convention signée au Brésil en août 2019 en présence du secrétaire général du ministère des Transports représentant le ministre empêché.
Grâce à cette nouvelle convention, Marco Polo pouvait revenir au Gabon. Au niveau technique, la firme brésilienne s’engageait à réhabiliter 100 bus du parc automobile de la Sogatra pour relancer l’exploitation et affecter à la Sogatra 5 techniciens à sa solde pour une durée de 2 ans, le temps de former sur place l’équipe locale de la Sogatra pour une meilleure prise en main des bus Marco Polo. Lors de ce séjour, Marco Polo fit un don de bon d’achat de 100 millions de fcfa de matériel (pneus et pièces détachées) à la Sogatra. Don qui est tout de même arrivé au Gabon. Rappelons que, pour ce périple, Marco Polo a tout pris en charge. Le Gabon n’a pas dépensé un sou.
Minko n’avait pas compris qu’avec l’actuel régime, le succès est interdit. Il est au gnouf et la société qu’il pensait sauver est actuellement à l’actif de la mort. Requiem pour une société qui avait tout pour bien se porter au Bongoland.
Laurent Lekogo

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