Christian Magni devient le nouveau Directeur général de la société d’exploitation du Transgabonais (Setrag), en remplacement de Renato Torres, démissionnaire, à l’issue du conseil d’administration qui s’est tenu ce mardi 20 octobre 2020, a-t-on pu lire dans un communiqué de presse parvenu à notre desk. Ce haut cadre, formé localement et premier gabonais à se hisser à ce niveau de la Setrag, devra être à la hauteur des attentes de ses promoteurs et valoriser par la même occasion le Management local.
Christian Magni, le nouveau directeur de la Setrag est originaire de la ville de Moanda, dans le Haut-Ogooué et un produit de l’Ecole normale supérieure de l’enseignement technique (ENSET) où il a obtenu un Master 2. Cette promotion qui prend effet à compter de ce jour peut être qualifiée de logique. En effet, Christian Magni, ancien directeur général adjoint de la Setrag depuis 2019, avait assuré successivement l’intérim de ses deux prédécesseurs, dont le dernier en date est le Brésilien Renato Torres qui a démissionné, il y a quelques jours. Le nouveau DG jouirait ainsi de la confiance de sa hiérarchie en plus de sa grande expérience professionnelle acquise cumulativement à la Comilog puis à la Setrag, pour espérer venir à bout des démons qui hantent le Transgabonais. Un autre défi sera de démontrer aux yeux des actionnaires de cette entreprise et des autres implantées au Gabon que l’expertise managériale locale n’a rien à envier à celle de expatriés. Et ce, d’autant plus qu’il est le premier Gabonais à occuper cette fonction depuis la mise en place de la Setrag en 2003, résultat d’une concession d’exploitation signée entre le Gabon et le groupe Eramet.
Il faut noter que cette nomination arrive dans un contexte difficile de récurrence des déraillements et des accidents au sein de la Setrag. Si le directeur sortant a dit partir pour ‘’convenance personnelle’’, le Belge Patrick Claes, avant lui, avait été poussé à la sortie par le ministre des transports de l’époque et l’Agence de régulation des transports ferroviaires (ARTEF) en raison de ces incidents devenus répétitifs. Il est à souligner que les déraillements fréquents des trains sont généralement mis compte de la vétusté du chemin de fer gabonais qui totalise plus de 40 années d’exploitation sur une unique voie, longue de 648 KM.
Et l’Etat gabonais déjà inquiet des accidents, plus ou moins graves, enregistrés sur la voie ferrée, lançait en 2016 un vaste programme de remise à niveau des infrastructures de la voie (PRN) financé avec le concours des bailleurs de fonds. Ce programme estimé 207 milliards FCFA consistait, entre autres, au remplacement des traverses en bois par des traverses bibloc sur 650 km de voie ferrée, au traitement complet des 83 zones identifiées comme instables, à la réhabilitation et la construction de nouvelles gares, à la construction de 42 passages à niveau sur la voie ferrée…
Alors que les améliorations de la voie ferrée induites par le PRN sont toujours attendues par les gabonais, un ensemble de documents avait circulé récemment dans les réseaux sociaux faisant état de détournements massifs des fonds du prêt de 61 milliards accordé à l’Etat Gabonais par l’AFD par une bande organisée au sein de la Setrag. La direction générale de la Setrag avait vite fait de démentir ces accusations de détournements en son sein.
Le nouveau directeur Christian Magni, qui « a pour mission de poursuivre la transformation et le développement de la Setrag qui doit lui permettre de se positionner comme une référence dans le transport ferroviaire en Afrique, notamment en termes de sécurité et de qualités de service », devra vaincre les multiples obstacles dressés sur son chemin pour remettre Setrag sur les rails.