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Justice : Minko Mi-Ngwa Bruno, ex Administrateur Directeur Général de la Sogatra écrit à Oligui Nguema

𝐋𝐞𝐭𝐭𝐫𝐞 𝐎𝐮𝐯𝐞𝐫𝐭𝐞 𝐝𝐞 𝐌𝐨𝐧𝐬𝐢𝐞𝐮𝐫 𝐌𝐢𝐧𝐤𝐨 𝐌𝐢𝐍𝐠𝐰𝐚 𝐁𝐫𝐮𝐧𝐨, 𝐞𝐱 𝐀𝐝𝐦𝐢𝐧𝐢𝐬𝐭𝐫𝐚𝐭𝐞𝐮𝐫 𝐃𝐢𝐫𝐞𝐜𝐭𝐞𝐮𝐫 𝐆𝐞́𝐧𝐞́𝐫𝐚𝐥 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐒𝐎𝐆𝐀𝐓𝐑𝐀 𝐚̀ 𝐥𝐚 𝐓𝐫𝐞̀𝐬 𝐇𝐚𝐮𝐭𝐞 𝐀𝐭𝐭𝐞𝐧𝐭𝐢𝐨𝐧  𝐝𝐞 𝐒𝐨𝐧 𝐄𝐱𝐜𝐞𝐥𝐥𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐌𝐨𝐧𝐬𝐢𝐞𝐮𝐫 𝐥𝐞 𝐏𝐫𝐞́𝐬𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐓𝐫𝐚𝐧𝐬𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧𝐏𝐫𝐞́𝐬𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐑𝐞́𝐩𝐮𝐛𝐥𝐢𝐪𝐮𝐞, 𝐂𝐡𝐞𝐟 𝐝𝐞 𝐥𝐄𝐭𝐚𝐭, Brice Clotaire Oligui Nguema.

𝐎𝐛𝐣𝐞𝐭: Ma Situation d’incarcération (mandat de dépôt le 12 février 2020) à la prison centrale de Libreville et mes actions réalisées au niveau National et international

𝐄𝐱𝐜𝐞𝐥𝐥𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐌𝐨𝐧𝐬𝐢𝐞𝐮𝐫 𝐥𝐞 𝐏𝐫𝐞́𝐬𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭

Au soir du 30 aout 2023, au fond de ma cellule, je me réveille pour attendre dire que le pays est libéré par les forces de défenses. J’ai pleuré car heureux de vivre une nouvelle république : un Gabon nouveau !! La grâce de Dieu est passée par là. Fort de ce constat, il y a eu l’espoir avec la libération des détenus politiques, d’opinions et d’autres dans l’opération Scorpion. En outre, Excellence monsieur le Président de la République, je profite de cette occasion pour solliciter une attention particulière de ma situation, y compris d’autres détenus qui sont incarcérés depuis 2019 dans le cadre de ladite opération initiée par les jeunes qui étaient à la tête de la République.

Pour ce qui me concerne, j’ai été incarcéré arbitrairement par l’AJE (Agence Judiciaire de l’État) le maitre des poursuites, bras séculier de l’État, pour des soupçons de détournement des fonds et de blanchiment des capitaux concernant la subvention de l’État allouée à la société SOGATRA en 2019 ; période où j’étais Directeur Général de cette entreprise de transport (de mars 2019 à janvier 2020)

𝟏) 𝐌𝐈𝐒𝐒𝐈𝐎𝐍 𝐃𝐄 𝐋𝐀 𝐑𝐄𝐒𝐓𝐑𝐔𝐂𝐓𝐔𝐑𝐀𝐓𝐈𝐎𝐍

 

J’ai été nommé en conseil des ministres 𝐥𝐞 𝟐𝟔 𝐟𝐞́𝐯𝐫𝐢𝐞𝐫 𝟐𝟎𝟏𝟗, et j’ai pris mes fonctions le 𝟏𝟏 𝐦𝐚𝐫𝐬 𝟐𝟎𝟏𝟗, avec pour mission de restructurer l’entreprise en prenant en compte le plan social, le paiement des arriérés de salaires cumulés de sept (7) mois ; aussi relancer les activités de l’exploitation du parc automobile qui n’existait plus.𝐒𝐮𝐫 𝟏𝟗𝟒 𝐛𝐮𝐬 𝐫𝐞𝐜𝐞𝐧𝐬𝐞́𝐬, 𝐝𝐢(𝟏𝟎) 𝐛𝐮𝐬 𝐞́𝐭𝐚𝐢𝐞𝐧𝐭 𝐞𝐧 𝐞́𝐭𝐚𝐭 𝐝𝐞 𝐟𝐨𝐧𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧𝐧𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 . Le reste des bus étaient en état d’arrêt.

Entre cette situation difficile, l’État m’a demandé de faire toute la lumière sur la gestion des sommes versées par le trésor public de 2013 à 2018, de préparer le conseil d’administration pour lancer la reprise des activités. Cette feuille de route que j’ai reçu du gouvernement de monsieur Julien Nkoghe Bekale m’a permis de prendre la mesure de ma mission ; sauf que toutes les promesses du gouvernement ne sont pas venus, malgré les relances. Je voudrais prendre exemple sur le paiement du plan social. Malgré les difficultés rencontrées, j’ai mené la mission avec succès sans l’aide du gouvernement.

 

𝟐) 𝐋𝐄𝐒 𝐀𝐂𝐓𝐈𝐎𝐍𝐒𝐑𝐄𝐔𝐒𝐒𝐈𝐄𝐒 𝐀𝐔 𝐍𝐈𝐕𝐄𝐀𝐔 𝐍𝐀𝐓𝐈𝐎𝐍𝐀𝐋 𝐄𝐓 𝐈𝐍𝐓𝐄𝐑𝐍𝐀𝐓𝐈𝐎𝐍𝐀𝐋

  • Tenue du premier conseil d’administration en mai 2019 ; après celui de 2012 ;
  • Paiement partiel des soldes de tout compte ;
  • Signature d’un protocole d’accord avec les branches syndicales pour la réduction des salaires et les impayés des arriérés des salaires de plus de sept (7) mois;
  • Baisse des effectifs de 1094 agents en février 2019 à 851 agents en décembre 2019 soit 22% ;
  • Réhabilitation de l’atelier technique de la base SOGATRA et réhabilitation de 50 bus pour le transport scolaire ;
  • Mise en place d’un baromètre électronique de présence au travail pour lutter contre l’absentéisme ;

 

  • Paiement régulier des salaires de mars 2019 à janvier 2020 sans interruption sur les comptes des agents au sein des différentes banques de la place, alors que les salaires étaient presqu’en liquidité ;
  • Suppression de la branche Taxi-compteur pour une location de la flotte ;
  • Convention avec la banque COFINA pour l’octroi des crédits à taux préférentiel aux agents de la société ;
  • Convention avec l’hôpital CHU d’Akanda pour les soins de santé ;
  • Réévaluation de la dette globale de la société, passant de 27milliards à 22 milliards avec des échéanciers de remboursements trimestriel de 550millions sur une période de 10ans (2020-2030) afin que l’entreprise sa bonne santé financière ;
  • Désignation du cabinet juridique LEX VIGILIS agrée CEMAC pour la révision des statuts, l’organisation des rapports du secrétariat du conseil d’administration, l’élaboration des contrats et des conventions avec les organismes en partenariat avec l’ entreprise ; et du cabinet d’expertise comptable HLB agrée CEMAC et inscrit à l’ordre des experts comptables du Gabon, pour l’élaboration des états financiers des exercices comptables de 2013 à 2018, de la formation des agents de la direction financière pour une prise en main des outils comptables et enfin faire un audit de la période 2013 à 2018, dont le rapport devait être présenté en conseil d’administration.
  • Obtention des budgets d’investissements à l’Assemblée Nationale d’un montant de 2 milliards de Francs CFA
  • Présentation des budgets et des plans de financement, de trésorerie au conseil d’administration ;
  • Invitation à l’Assemblée Nationale en juin 2019 de la commission des infrastructures pour présenter le plan de sauvetage de la société aux députés de ladite commission ;

 

  • Obtention du titre foncier litigieux avec l’aide d’un cabinet à Angondjé, faisant l’objet d’une spoliation de la SNI (Société Nationale Immobilière) qui a repris les actifs de la défunte SNLS ; et ce litige a permis à ce que le ministère de l’habitat ordonne à la SNI de trouver un autre site. Ce dossier a fait l’objet d’une arnaque de ministre des Transports Monsieur Armel Bonda Balonzi ;
  • Exclus depuis 2012 pour faute de paiement de cotisation annuelle de 1.900.000Fcfa, la SOGATRA a été réintégré en décembre 2019 à Abidjan (Côte d’Ivoire) à l’UATP (Union Africaine des Transports publics) et l’UITP (Union Internationale des Transports Publics) avec le poste de Vice-président pour l’Afrique centrale ;
  • Convention de partenariat avec la SOTRA à Abidjan (Côte d’Ivoire) axée sur la formation des contrôleurs et les commerciaux.
  • Convention de partenariat avec la RATP de Paris (France), axée sur la formation des chauffeurs des bus et le traçage des zones de circulations des bus ;
  • Convention avec le RTM de Marseille(France), axée sur la formation des agents commerciaux et livraison à titre gratuit de trois(3) bus de marques Heuliez d’une valeur de plus de 225.000.000Fcfa, arrivées au port d’Owendo en fin d’année 2019 ;
  • Convention de partenariat avec la firme brésilienne Marcopolo pour l’arrivée de 5 mécaniciens brésiliens pour former les mécaniciens de la société SOGATRA pour une durée de 2ans , les salaires étant à la charge de Marcopolo et le logement à la charge de la SOGATRA ;
  • Fourniture des pneus des autobus d’une valeur de 100millions de francs CFA à la SOGATRA par la société Brésilienne Marcopolo
  • Obtention de l’accord de financement de la société Belge Frissomat d’un montant de 30milliards de francs CFA pour l’achat des nouveaux bus, et la construction des hangars des bus dans l’ensemble des provinces du Gabon ; un appui d’une garantie souveraine de l’État gabonais était nécessaire pour bénéficier de cela. Malheureusement, rien !!!!
  • Convention de partenariat avec la société ADIL de Paris(France), axée sur la fabrication des cartes de transports, suivi du lancement du produit MOKI sur la digitalisation des recettes dans le grand Libreville. Ce projet a été évalué à 280 millions francs CFA. Une avance a été payée soit 54.000.000Fcfa. Ce projet en termes de recette prévisionnelle annuelle, devait rapporter plus de 4 milliards 80millions de francs CFA.

Excellence Monsieur le Président de la République, voici l’ensemble des missions que j’ai réalisé en 11 mois de gestion à la tête de la SOGATRA sans obtenir des financements attendus du gouvernement.

 

𝟑) 𝐀𝐔𝐓𝐎𝐏𝐒𝐈𝐄 𝐃’𝐔𝐍 𝐂𝐎𝐌𝐏𝐋𝐎𝐓 : 𝐏𝐎𝐔𝐑𝐐𝐔𝐎𝐈 𝐀𝐈-𝐉𝐄 𝐄𝐓𝐄 𝐈𝐍𝐂𝐀𝐑𝐂𝐄𝐑𝐄 ?

Au mois de novembre 2019, le cabinet d’expertise comptable HLB m’a livré le rapport d’audit financier sur la situation prévalant de 2013 à 2018 à la SOGATRA. Ce rapport d’audit financier mentionne ce qui suit :

1) Détournement de véhicules

2) Détournement des budgets d’investissements

3) Détournement des conteneurs des pièces détachées des autobus

4) Détournement de la subvention 2018 dont le montant initial était de 3.472.944.793 francs CFA. La somme de 1.342.488.878 Francs CFA a été décaissée en deux tranches, soit  le 14 janvier 2019 (671.224.439 Francs CFA)  et le 18 janvier 2019 (671.224.439 Francs CFA).  Le solde restant de cette subvention soit 2.130.495.915 Francs CFA a permis de payer les salaires de Mars et juin 2019

5) Détournement de la Subvention 2017 avec pour incidence le non-paiement des charges de fonctionnement et sociale ;

6) Détournement des budgets  du transport scolaire gratuit tous les ans d’un montant de 1.500.000.000 Francs CFA ;

7) Détournement des terrains de la SOGATRA en complicité avec les responsables hauts placés ;

8) Élaboration des fausses factures pour justifier la dépense et création des sociétés écran pour des prestations inexistantes.

D’autres points non évoqués sont inscrit dans ce rapport.

Face à l’ampleur de la situation, j’ai informé m hiérarchie à savoir le Premier Ministre qui a eu la copie du rapport et mon ministre des Transport.

Au cours de nos échanges, j’ai obtenu le quitus pour présenter le rapport en conseil d’administration. Le ministre prendra l’initiative d’annuler le conseil d’administration sans donner les raisons. Ensuite se suivra trois annulations alors que l’ensemble des administrateurs savaient bien que ce dossier était la principale cause. Après m’avoir éjecté de ma fonction en conseil des ministres et contre tout attente, en  février  2020, le ministre Armel Bonda Balonzi m’ordonna de ne plus parler du rapport, et trois jours après, je suis convoqué au B2 et incarcéré pour détournement des fonds publics  par l’AJE (Agence Judiciaire de l’État) sans que cette institution diligente une mission d’inspection ou d’information. Il m’est reproché le détournement des salaires des agents alors que ces détournements se sont déroulés avant mon arrivé à la SOGATRA.

Le 12 février 2020, je suis incarcéré à la maison d’arrêt de Gros Bouquet. L’agent Judiciaire de l’État a-t-elle oublié que l’agence comptable est le représentant de l’État via la cour des comptes pour toutes les vérifications pour mener des actions ou pour obtenir le rapport de la cour des comptes sur SOGATRA ?

Au cours de mon instruction auprès de la juge d’instruction en 2021, j’ai apporté toutes les preuves y compris le rapport d’audit. Plus grave encore, c’est en 2022 que l’Agence Judiciaire de l’État a rendu un rapport final qui ne mentionne pas le détournement des fonds publics et le blanchiment des capitaux. Au contraire, la juge d’instruction prononcera un non-lieu partiel disqualifiant le blanchiment de capitaux et maintenant le détournement des fonds publics. Pour la juge d’instruction, elle maintient le détournement des fonds publics estimant que la baisse des salaires est une preuve de détournement. Quelle honte pour notre justice !!!!

La juge d’instruction décide de ne pas suivre le rapport final de l’Agence Judiciaire de l’État, c’est la preuve que la justice est aux ordres.  Je constate avec amertume que quand l’accusateur est aussi le juge, c’est le triomphe de la force et non de la loi.  Il appartient au juge d’interpréter la loi, et non de la faire. A partir de cet instant, j’ai compris que les décisions se prenaient plus haut, quand bien même j’ai été hospitalisé au CHU de Libreville (janvier-mars 2022) pour des problèmes de polypes cancérogènes à l’Estomac dont le diagnostic technique mentionnait une évacuation sanitaire à l’étranger pour défaut d’un plateau technique dans nos hôpitaux. Cela ne m’a pas permis d’obtenir une liberté provisoire pour raison de santé. Cette situation est inconfortable et stressante pour moi et ma famille.  Je suis malade aujourd’hui. J’ai urgemment besoin de me soigner. La maladie ne m’attend pas !!!!

Excellence monsieur le Président, je sollicite votre implication pour ma situation, afin de bénéficier d’une liberté pour des raisons de santé, aussi me permettre d’obtenir mon solde de tout compte de 18 millions de francs CFA à la SOGATRA, jusqu’ici non payé. Je demande juste que la manifestation de la vérité se fasse, car je n’ai rien à me reprocher.

Aujourd’hui, Je suis comme Joseph dans la sainte bible. Lorsque ce dernier fut jeté dans le puits par ses frères, il n’avait pas d’issu de secours. Assis dans ce puits, la seule issue était de lever les yeux au ciel et de demander l’intervention de Dieu !! C’est ma position actuelle face à temps d’injustice vis à vis de moi qui ait juste fait mon travail : servir mon pays de la plus belle des manières.

Depuis 3ans et 10 mois que je suis toujours assis dans ce puits (prison centrale), le psaumes 23 «  L’Éternel est mon berger: je ne manquerai de rien.2 Il me fait reposer dans de verts pâturages, Il me dirige près des eaux paisibles.3 Il restaure mon âme, Il me conduit dans les sentiers de la justice, A cause de son nom.4 Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi: Ta houlette et ton bâton me rassurent.5 Tu dresses devant moi une table, En face de mes adversaires; Tu oins d’huile ma tête, Et ma coupe déborde.6 Oui, le bonheur et la grâce m’accompagneront Tous les jours de ma vie, Et j’habiterai dans la maison de l’Éternel Jusqu’à la fin de mes jours. » est ce qui me donne la force de croire que rien n’est impossible à Dieu.

En espérant que ma requête retiendra toute votre attention, je vous prie d’agréer Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’État, l’expression de ma parfaite considération.

 

𝐌𝐈𝐍𝐊𝐎 𝐌𝐈-𝐍𝐆𝐖𝐀 𝐁𝐫𝐮𝐧𝐨

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