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Contradictions au sommet de l’Etat : La guerre des clans au sommet du pouvoir

L’une incarne le clan des héritiers d’Omar Bongo; L’autre incarne les intérêts d’Ali Bongo. Hier alliées contre BLA. Aujourd’hui chacune joue sa partition. Mborantsuo pourrait arranger les choses de Guy Nzouba, alors que Sylvia roulerait pour son fils Nourredin. Qui va gagner ? Tic-tac ; tic-tac !

Alors que le système BLA continue d’être démantelé, la dernière en date étant l’ouverture de la procédure de la levée de l’immunité parlementaire de Justin Ndoundangoye, des interrogations remontent pour savoir qui est réellement derrière cette vague d’arrestations et à qui profitent-elles ? Quelques clés pour comprendre ce qui se joue et se trame actuellement au palais du bord de mer.

Les trois clans en action

Ils étaient en principe deux (2) clans, surtout depuis l’AVC de Boa, le 24 octobre, à Ryad. D’un côté, le clan BLA, Nourredin et Sylvia Bongo, et, de l’autre, le clan des cadres et notables téké, voire altogovéens un peu en général. Le clan des Bongo s’était battu pour cacher la vérité sur l’état de santé d’Ali. Pour BLA et Sylvia, il ne fallait surtout pas déclarer la vacance du pouvoir. Dans le clan du G2, deux courants avaient pris forme autour de l’incertitude de Boa à reprendre la santé. Un bloc, par réflexe de conservation tribaliste du pouvoir, avait suggéré la déclaration de vacance du pouvoir et l’orchestration d’une élection doublée d’un passage en force pour confier le pouvoir à un autre originaire du G2. L’autre aile, plus prudente, autour de Marie Madeleine Mborantsuo, voulait voir l’évolution concrète de l’état d’Abo en lui donnant tout le temps nécessaire d’une éventuelle reprise. C’est groupe, dit de Mborantsuo, qui avait, en novembre 2018, décidé de modifier la Constitution en accordant une absence temporaire illimitée du chef de l’Etat. Pour ce bloc, seul le décès ou la déclaration d’une incapacité absolue d’Abo par les médecins à Rabat pouvait autoriser l’ouverture à haut risque d’une vacance du pouvoir. Sosie ou pas, le retour progressif de Boa dès juin 2019 a sonné le glas du premier groupe des Téké qui était pressé qu’il y ait une vacance du pouvoir. Leur compte a été réglé en bonne et due forme par le Sylvia et Brice Laccruche qui ont sèchement mis de côté tous ceux qui avaient osé manifester des signes de non confiance à Boa durant sa période de coma et d’incertitude de survivance post-opératoire de son AVC.
Malheureusement, BLA a senti qu’en frappant cette vieille garde du G2 et en l’écartant, Sylvia et Nourredin s’étaient « isolés » du G2 et étaient donc à sa merci. Car, mieux qu’eux, il connaît les arcanes du G2 et avec sa posture de DC sans contrôle, il pouvait se faire non seulement plus de fric avec sa bande, mais aussi convoiter même le poste « vacant » d’Abo que son fils et sa femme, comme dans une monarchie, cherchent à tout prix à maintenir pour leur confort personnel et leur sécurité à long terme. Il entreprend alors une véritable opération d’épuration politique dans le cercle des ex-compagnons de Boa susceptibles de lui faire ombrage. Le tout en expliquant à Nourredin et sa mère qu’il faut frapper fort contre tous ceux qui, dans le pays et le G2 en particulier, ont osé chercher à affaiblir le président. En réalité, sous cape, il plaçait ses pions pour s’assurer un contrôle effectif de l’appareil d’Etat : entreprises publiques, administrations centrales et certaines unités des forces de défense et de sécurité.
Lorsque son plan est démasqué, Nourredin et Sylvia n’ont plus de choix. Aidés par le retour progressif de Boa, ils sont obligés de fumer le calumet de la paix avec le clan téké. Les réseaux s’activent dans l’ombre pour ramasser le maximum d’éléments accusateurs contre BLA d’avoir insidieusement trompé, abusé les Bongo (père, mère et fils) en faisant main basse sur le pognon des sociétés publiques et en tentant même d’enlever Abo du pouvoir. Les gars du G2 ne pouvaient pas espérer mieux pour revenir aux affaires et dans les bonnes grâces présidentielles. Le patron de la DGR, originaire et membre éminent de ce clan, reprend alors vite du service. Même le discret Frédéric va quitter l’Afrique du Sud pour venir enfoncer le clan BLA en alimentant Oligui. Les personnes à « neutraliser » sont listées quelques-unes à la Sablière et transmises aux services spéciaux de la présidence, à la DGR, au B2 pour exécution. D’où l’enclenchement de la vague actuelle d’arrestations.
Il y a donc eu 3 clans au final. Le clan Ali Bongo (épouse et fils) devenu isolé et affaibli, le clan de BLA (Ajev) qui a eu en quelques mois une puissante force de frappe financière et politique et le clan téké du G2 qui revient en force. La nomination de Matha, la prise de position inopinée du milliardaire roi téké Ali Akbar en faveur de Nourredin et de bien d’autres ainsi que la mise sous mandat de dépôt de BLA lui-même illustrent leur remontée.

 

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