Douche froide pour les partisans de la chloroquine et de son dérivé l’hydroxy-chloroquine dans le traitement du Covid-19. Une vaste étude parue vendredi dernier dans la prestigieuse revue médicale britannique « the Lancet » a jeté un pavé dans la mare. Menée sur près de 15 000 malade, cette étude, la première étude à large échelle a montré une preuve statistique robuste que ces deux traitements qui font couler tant d’encre et de salive, ne bénéficient pas aux patient du Covid-19.
Selon le Dr Mandeep Mehra, auteur principal de l’étude laquelle démontre l’inefficacité de ces traitements chez les malades hospitalisés, et ces molécules augmenteraient même les risques de décès et d’arythmies cardiaques. Leur démarche scientifique a porté sur des patients ayant reçu quatre combinaisons différentes à base de chloroquine (un antipaludéen) et d’hydroxychloroquine (présent contre la polyarthrite rhumatoïde par exemple). Les traitements étaient soit administré seuls, soit associé à un antibiotique de la famille des macrolides. L’étude a analysé des données d’environ 96 000 patients infecté par le virus SARS Covid-2 admis dans 671 hôpitaux entre le 20 décembre 2019 et le 14 avril 2020 sorti ou décédé depuis environ 15 000 d’entre eux ont reçu l’une des quatre combinaisons (chloroquine seule ou associé à l’antibiotique, hydroxychloroquine seule ou associé à ces même antibiotique) puis les quatre groupes ont été comparés aux 81 000 malades du groupe témoin n’ayant pas reçu ce traitement. Résultat, les quatre traitements ont tous été associé à un risque de mortalité bien plus élevé qu’au sein du groupe témoin (qui était de 9,3%) ; 16,4% décès pour la chloroquine seule, 22,2% quand elle était combiné à l’antibiotique seule, et 23,8% quand elle était associé au même antibiotique. Les auteurs estiment ainsi que le risque de mortalité est de 34% à 45% plus élevé chez des patients présentant des facteurs de comorbidité, c’est-à-dire de facteurs de risque. Ils ont aussi découvert de sérieuses arythmies cardiaques graves plus fréquentes chez les patients recevant de la chloroquine ou hydroxy-chloroquine, surtout avec la combinaison hydroxychloroquine/ molécule (8%des malades contre 0,3% dans le groupe témoins… C’est suite à cette publication dans « the Lancet » parue vendredi dernier que par sécurité, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) suspend temporairement les essais cliniques avec l’hydroxychloroquine.
Au moment où certains pays, à l’image de la France, viennent à leur tour d’interdire l’usage de la chloroquine et de l’hydroxychloroquine, au Gabon, le Copil jusqu’à présent est resté muet à ce sujet.