Le siège politique du parti Les Démocrates (LD), situé au quartier Bas-de-Gué-Gué, dans le 1er arrondissement de Libreville, a été, hier jeudi 2 juillet 2020, le lieu d’une importante rencontre politique qui a réuni, à l’occasion d’une conférence de presse, l’ensemble des députés de l’opposition gabonaise. Se montrant plus unis que jamais, ces élus ont tenu à débattre avec la presse nationale et internationale, dans une sorte de compte-rendu parlementaire, des lois qui ont été adoptées à l’Assemblée nationale lors de la session qui s’est achevée le mardi 30 juin 2020 dernier et à expliquer leur position par rapport à l’adoption de certaines de ces lois.
Plus qu’une simple conférence de presse, c’est tout un symbole que l’opposition gabonaise a sûrement voulu montrer au peuple gabonais actuellement désemparé par la très controversée loi sur la dépénalisation de l’homosexualité adoptée par Assemblée nationale et le Sénat. A ces échanges on a pu voir des députés de l’Union nationale (UN), du Rassemblement pour la modernité (RPM), du Rassemblement pour le Gabon (RPG) et des Démocrates (LD), dont l’honorable Séraphin Akoure Davain qui était le modérateur pour la circonstance. L’honorable Jean Robert Goulongana, député RPM, lui, était chargé de présenter en profondeur quatre lois qui ont largement animé les débats tant au Parlement que dans les conversations populaires, à savoir : la loi relative à l’état d’urgence en période de catastrophe, celle, très célèbre actuellement, liée à la dépénalisation de l’homosexualité, les débats sur l’orientation budgétaire et la mise en place d’une enquête parlementaire sur la gestion de la Covid-19.
Aux préoccupations liées à ces différentes questions, ces élus de l’opposition gabonaise se succédaient pour apporter des éclaircissements de manière pédagogique, mais surtout pour justifier leurs positions qui convergeaient. C’est ainsi que l’ensemble de ces représentants du peuple a rejeté le projet de la loi de finances rectificative pour manque de sincérité. Inutile de revenir sur le rejet par eux du projet de loi portant dépénalisation de l’homosexualité où certains députés de la majorité, RV et SDG, ont, eux aussi, voté contre cette disposition que certains ont jugée contraire à nos traditions, us, coutumes et aussi à leurs convictions religieuses.
Si, in fine, les votes de ces députés de l’opposition n’ont pas souvent réussi à empêcher des lois jugées contraires à la volonté du peuple gabonais d’aboutir à leur promulgation, ils se considèrent comme des lanceurs d’alerte pour interpeler leurs électeurs de prendre connaissance de ce que le camp en face trame à l’insu du peuple censé être souverain. Ces honorables ont d’ailleurs saisi cette occasion pour fustiger les partisans du boycott lors des élections. Une situation, selon eux, qui laisse porte ouverte au parti au pouvoir de faire passer toutes les lois, y compris les plus impopulaires.