La mère du chef de l’Etat déchu a rué dans les brancards la semaine dernière. S’offusquant de ne pouvoir avoir accès à son fils Ali Bongo Ondimba depuis sa perte de pouvoir le 30 août dernier. Mais tout le monde sait, bien avant cela, que l’autre ex-première dame, Sylvia Bongo Ondimba, avait pour ainsi dire ces dernières années, verrouillé l’accès du président de la République diminué à l’essentiel des membres de sa famille biologique. Dont sa mère Marie Joséphine Nkama Dabany, alias Patience, et même son oncle, le Gl Jean-Boniface Assélé Ontété, leader politique et président du Centre des libéraux réformateurs (Clr). C’est pourquoi l’opinion comprend de moins en moins l’acrimonie de l’ancienne candidate du PDG aux dernières locales sur la liste du 3ème arrondissement de Libreville, contre le président de la Transition.
Après avoir fait du tapage inutile sur les réseaux sociaux, Patience Dabany a finalement rencontré son fils en fin de semaine dernière. A bientôt 80 bornes bien enjambées, l’ex épouse de feu Omar Bongo Ondimba est subitement devenue une personnalité pressée d’atteindre ses objectifs et de voir jaillir la justice pour toutes ces mères de familles privées elles aussi, de la simple vue de leurs progénitures, sous les régimes du mari perdu et du fils déchu il y a seulement un peu plus de trois mois.
Sous Omar Bongo Ondimba, son époux, Marie-Joséphine Nkama Bongo et le cercle le plus étroit de sa famille faisait la loi. Ne s’empêchant pas de prendre des raccourcis, en conflit avec la légalité pour faire entendre leur raison. C’était la belle époque du « Tu sais à qui tu as affaire ? ». Les petits accrochages sur le réseau routier finissaient souvent, non pas au poste de police, mais là, là…sur le champ. Avec des papiers confisqués et déchirés. Et que dire de toutes ces violations des droits de l’homme, vécues impassiblement, par la toute puissante ex-première dame, parfois avec en fond sonore, cette musique de l’orchestre Bana wita ou de son groupe musical accompagnant le célèbre groupe d’animation Akébé 2 qui prendra plus tard le nom de Kounabéli. Pour toutes ces personnalités envoyées, parfois sous terre, par l’époux et en prison par le fils, Marie Joséphine Nkama Bongo, n’éprouvera que peu d’empathie. A une exception près.
Du sort de Brice Laccruche Alihanga et de ses amis amaigris et envoyés à Sans famille, pas la moindre émotion. Aucun empressement manifesté chez la deuxième première dame du pays pour voir leurs parents accéder librement à eux. Hervé Patrick Opiangah, qui était à cette époque, loin d’être un ennemi pour Omar ou une menace politique pour un Ali Bongo Ondimba qui piaffait d’impatience pour reprendre les affaires du pays en en mains, a été au réduit au régime de l’isolement complet de toute proximité avec la lumière et les hommes. Que dire du défunt Hervé Ndong ? Obligé de fuir un régime qu’il avait pourtant servi pour aller mourir en indigent en exil, loin de son pays qu’il chérissait tant…Son fils, depuis trois mois jouit, lui, de beaucoup de liberté de la part du CRTI. Y compris celles de le laisser libre de voir ou de recevoir qui bon lui semble, comme ces hautes personnalités de la communauté internationale de passage à Libreville.
Sous le règne de sa belle-fille Sylvie Aimée Marie Valentin et de son petit-fils Nour-Ed-Din Bongo Valentin, il ne lui a pas été permis de voir son fils Ali Bongo Ondimba. Certaines indiscrétions ont même laissé entendre que c’est l’ancien chef de l’Etat lui-même qui ne souhaitait pas voir les siens. Or pendant cette période, Patience Dabany ou Joséphine Nkama Dabany, c’est selon, ne s’est jamais donné injurieusement en spectacle pour revendiquer bruyamment ce droit maternel. Voici pourquoi ses agitations actuelles ne peuvent qu’interroger…Du coup, on se demande si, désormais fauchée, désespérée, paranoïaque, anamnestique, elle n’a pas encore compris que les temps ont changé et que « ce chien-là » dont ils ont fait général est désormais le président du Gabon et le libérateur.
Il est vrai qu’avec Ali Bongo Ondimba ou sa femme Sylvia, alternativement à la tête du pays ces cinq dernières années, la grande femme d’affaires qu’est toujours restée l’ex épouse d’Omar Bongo Ondimba a toujours eu une grande liberté de manœuvre dans les environs du marché de Mont-Bouët où elle possèderait des parcelles ancestrales. Les maires successifs désignés à la tête de la commune centrale par le PDG dont elle reste une puissante hiérarque au niveau du 3ème arrondissement de la capitale. La survenue du coup de libération mettrait-elle en péril tous les avantages concédés à celle qui dit souvent agir au nom et dans l’intérêt des commerçantes ? C’est tout à fait du domaine du possible. D’accord.
Mais cela pourrait-il justifier ces sorties absolument inappropriées, de cette dame, face à la plus haute autorité du pays ? Absolument pas. Mais comme nous ne sommes pas encore entièrement sortis du Pédégisme arrogant, la haute hiérarchie de l’ancien parti, toujours avec le pouvoir, peut laisser faire. Et ne rien dire.
Nkwara Mendzime