Fâché par les commentaires désagréables contre Boa et visiblement à bout de souffle, car ne sachant plus à quel saint se vouer pour le ramener en vie et de Riyad, le SG du PDG, Eric Dodo Bouguendza, a fait une sortie médiatique, le mardi 06 novembre dernier, pour tenter de montrer que l’état médical de Boa est aussi un « non évènement » (dixit le PM Issoze Ngondet) et qu’au lieu de jaser dessus, l’opposition et l’immense majorité des Gabonais, qui ont soif de se libérer de ce système, doivent se taire et vaquer à leurs occupations habituelles sans rien chercher à savoir. Vive la démocratie du PDG !
Mais c’était peine perdue pour lui ! En lieu et place d’un rabattement des caquets, il a plutôt eu droit à une valse de réponses violentes et au bas de la ceinture comme sa propre intervention. Lui-même, ainsi que les uns et les autres, assument. Et pour cause, voilà un prétendu responsable politique d’un ancien parti unique toujours au pouvoir depuis 52 ans qui, au lieu de reconnaître le droit qu’ont les populations de savoir ce qui se passe, sort, comme si on était encore au parti unique, pour dire aux gens de se taire et de circuler. Il n’y a rien à dire, rien à voir, rien à savoir. A quel époque se croi-t-il celui-là ? S’il a fait de Boa son maître, grâce à qui il est SG du PDG et perçoit un salaire et des avantages faramineux non mérités, qu’il ait au moins la décence, en tant que père de famille, de se taire lui-même. Il parle de dignité et d’honneur que les Gabonais doivent avoir à l’égard du pays et de Boa. Mais, diantre, Boa, son maître, est-il le seul Gabonais à être malade ou à souffrir de ce qu’on appelle dans le jargon médical d’une « affection de longue durée » (diabète, VIH, cancer et autres) ? Pourquoi ne demande-t-il pas de la dignité et l’honneur pour ces autres Gabonais quand il y a rupture des anti-rétroviraux ou quand le Centre national d’hémodialyse est en grève ou augmente ses tarifs ? Où est ce personnage quand les Gabonais meurent pour de banales affections parce que les hôpitaux n’ont pas équipements de diagnostic, de traitement et, encore moins, de médecins qualifiés ou disponibles comme au CHR d’Oyem ou au centre médical de Mékambo ?
Le seul dans ce pays qui a droit à la dignité et à l’honneur c’est donc Boa ? Quelle information « tonton Dodo » nous a-t-il apportée mardi dernier ? Un vrai scoop PDGiste. Soyons un peu sérieux ! Voilà un individu qui a plusieurs actes de naissance, qui n’a gagné aucune élection, a massacré des Gabonais, emprisonne d’autres depuis des années sans cause, jette l’argent des contribuables gabonais dans des dépenses personnelles et pour ses amis étrangers, dont le pouvoir est associé, d’une manière ou d’une autre, aux crimes rituels et, qui plus est, ne peut pas dire la vérité sur son état de santé. Cela pose la question de la crédibilité des examens que les candidats aux élections présidentielles passent pour valider leur dossier de candidature. Pourquoi le bilan médical de Boa, à ce jour, en tant que chef de l’Etat, est-il gardé secret comme ses comptes bancaires remplis des milliards du Gabon et de Delta Synergie ?
Dodo parle de dignité et d’honneur. Mais ce type-là doit avoir une mémoire partielle ou il parle par mauvaise foi. Se souvent-il des commerçantes de la gare routière qui avait été bastonnées, embarquées nues et filmées par des policiers ? Se souvient-il du jeune Béranger Obame immolé et filmé par des policiers à la préfecture de police de Libreville ? Pour ces Gabonais, son PDG, le parti qui l’a fabriqué, avait-il défendu la « dignité » et l’« honneur » de ces compatriotes ?
Voilà la catégorie de sbires de Boa qui espèrent qu’en injuriant les Gabonais ils seront récompensés par Boa s’il revient sur ses deux jambes. A la suite de l’archevêque catholique du PDG Basile Mvé qui impose aux prêtres de prier pour son mentor Boa grâce à qui il s’est constitué un grand patrimoine (villas, voitures, argent en banque), de Dodo Bouguendza ou encore d’Opiangah, d’autres profito-situationnistes vont bientôt organiser des marches de soutien en recrutant de jeunes chômeurs affamés avec 2 000 Fcfa et un tee-shirt. Des jeunes que la gouvernance de Boa condamne à la misère. Comme quoi tous les moyens sont bons pour bien se faire voire de Boa, en tout cas, pas des Gabonais.