C’est à l’esplanade de l’hôtel de ville de Libreville que s’est tenue, ce lundi 11 mars 2019, la passation de charges entre le maire central entrant, Léandre Nzue, porté à la tête du conseil municipal de la commune de Libreville le 03 février dernier, et la mairesse sortante, Rose Christiane Ossoucka Raponda.
Lors de cette cérémonie d’installation officielle du nouveau maire central de la plus grande commune du Gabon, à laquelle prenaient part le Premier ministre, chef du gouvernement, Julien Nkoghe Bekale, le ministre en charge de l’Intérieur et de l’Administration du territoire, Lambert-Noël Matha, les présidents des institutions, les anciens édiles de Libreville, le gouverneur de la province de l’Estuaire et de nombreux invités, Rose Christiane Ossoucka a fait le bilan de son équipe qui vient de gérer la municipalité de Libreville pendant les cinq années écoulées.
Pour l’actuelle ministre de la Défense, dont le bilan exhaustif est contenu dans un document titré « Bilan de la mandature 2014-2019 », elle déclare léguer à la nouvelle équipe un plan de développement local réalisé à près de 75 %, l’acquisition d’engins lourds et légers et équipements divers, la rénovation des infrastructures municipales et surtout un compte créditeur de 25 milliards de francs cfa. Un montant qui a semblé fantaisiste et irréel à l’assistance tant le mandat de l’équipe partante aura été marqué par des problèmes d’insalubrité, de voiries totalement défoncées et impraticables, pas ou peu de pavoisements lors des fêtes à Libreville, des mouvements d’humeur des personnels de la mairie en rapport avec les salaires, etc.
C’est de cette cité administrative et politique, caricaturée comme telle, que Léandre Nzue et son équipe héritent aujourd’hui. D’ailleurs, il ne fait d’ailleurs aucun mystère de ce qu’il fera de cet héritage. Il affiche clairement son ambition pour le quinquennat entamé dès son installation : ‘’je promets de rendre Libreville propre, belle, attrayante et prospère’’. Sa volonté de redorer l’image de notre capitale peut se lire à travers les termes utilisés : ‘’je vais m’attaquer avec détermination à la question de l’insalubrité, à l’incivisme sous toutes ses formes, à l’occupation anarchique des trottoirs, aux nuisances sonores…’’.
Si Léandre Nzue et sa team atterrissent aujourd’hui à la mairie centrale de Libreville avec un sac plein d’ambitions et de projets pour cette ville, il convient de reconnaître que pour plusieurs équipes avant celle-là, ces projets n’ont jamais dépassé le niveau du simple slogan. On a même l’impression, depuis l’avènement du multipartisme en 1990, que toutes les équipes municipales de Libreville arrivent en fonction avec des projets identiques, du genre ville belle, ville propre, ville plus belle, ville conviviale, ville attrayante, ville prospère, etc. et repartent avec des bilans aussi semblables et mitigés. L’actuel maître des lieux aurait-il une formule magique pour réussir là où plusieurs ont lamentablement échoué ?
Léandre Nzue pourra-t-il, par ailleurs, se départir de cette image de ‘’brute’’ dont parle le journal l’union et qui lui colle à la peau depuis l’époque où il n’était encore que 4è adjoint de Jean François Ntoutoume Emane, se ‘’bagarrant’’ avec les commerçants lors de l’opération ‘’Libérez les trottoirs’’ pour endosser finalement celle d’un manager capable de répondre aux attentes des populations librevilloises ? Histoire de calmer les ardeurs au sein d’une équipe où on remarque d’autres fortes personnalités à l’exemple de Serge-William Akassaga, qu’on voit d’ailleurs dans une vidéo en train de malmener un policier.
Equipe de travailleurs ou de bagarreurs, les jours qui viennent nous édifieront.