Alors que ses deux dossiers (législatives et locales) avaient été joyeusement rejetés par le Centre gabonais des élections (CGE), Massavala, du fond de sa prison, a mobilisé ses modiques économies afin de saisir la Cour constitutionnelle qui vient de lui donner raison en faisant sauter, suite aux arguments du bagnard, l’argument politique utilisé par le président du CGE qui voulait donner un coup de pouce à Guy-Bé, candidat du PDG. Ainsi, les cartes viennent d’être rebattues à Fougamou où la Bérézina du candidat PDG aux législatives est inéluctable, sauf en cas de fraude massive.
Il n’y a plus de doute, c’est validé. A Fougamou, Frédéric Massavala Maboumba sera bien candidat aux législatives ainsi que candidat tête de liste aux locales sous la bannière d’indépendant. C’est un cinglant revers que vient de subir l’organe en charge de l’organisation des élections au Gabon. Suite à la requête introduite par l’ancien ministre qui contestait l’invalidation de sa candidature par le CGE dans le cadre des élections législatives prévues se tenir le 6 octobre prochain, la haute juridiction vient de prendre une décision en faveur du requérant. Dans sa décision 158/CC du 15 septembre 2018 la Cour constitutionnelle décide donc de valider la candidature de Frédéric Massavala au scrutin pour la députation et, de facto, pour les locales. Détenu encore dans les geôles de la prison centrale de Libreville, ce dernier sera donc en course. Un duel qui s’annonce déjà haut en couleurs, l’opposant jouissant jusqu’à maintenant d’une très forte popularité à Fougamou. Ce qui est loin d’être le cas pour son adversaire du PDG qui n’a même pas eu besoin de se salir les mains, le camarade Moïse Bibalou Koumba ayant pris sur lui de faire le sale boulot à sa place. Une honte pour ce dernier qui s’est maladroitement et lamentablement battu comme le diable dans un bénitier en fabriquant des arguments fallacieux aux fins d’invalider les dossiers de candidature de l’otage-bagnard du dictateur émergent.
Il semble que la décision d’éconduire Massavala des élections aurait été motivée par les fins limiers du PDG auxquels le président du CGE serait à la solde. En démocratie on laisse le peuple le choix de départager les candidats. Malheureusement, au PDG, on préfère user de méthodes d’un autre âge. Une honte ! Heureusement pour Massavala, les arguments de défense étaient en béton, poussant ainsi la tour de Pise, la mort dans l’âme, à dire le droit en faveur du célèbre bagnard qui va tutoyer, via ses soutiens, le trouillard à Fougamou. Avec des chances pour Massavala d’humilier le ministre d’Etat, ministre de la parole des émergents.
Guissonioo (la honte) !
En prenant sur lui la décision d’évincer Massavala au lieu de laisser cette opportunité à Guy Bertrand Mapangou, alias Guy-Bé, Moïse Bibalou s’est confiné dans une posture moins rassurante et est pratiquement à l’étroit. D’abord, parce qu’il ne lui revient pas de rejeter des candidatures sur des motifs politiques fallacieux. Ensuite, en le faisant, il devait s’assurer que l’entourloupe allait passer devant les juges constitutionnels. Ces derniers sont à la solde du PDG certes, mais lorsque le dossier est cousu de fil blanc, il devient difficilement défendable. C’est une honte aussi bien pour le PDG que pour les ressortissants de la Ngounié membres ou proches du PDG dont les cadres excellent dans des stratagèmes qui n’honorent ni eux-mêmes, encore moins leur parti.
Si Moïse Bibalou était un homme, un vrai, qui a quelque chose qui se lève entre les cuisses et avec une once de dignité à défendre, il aurait, suite au rendu de la Cour constitutionnelle, pris ses responsabilités et démissionné. En s’accrochant à son beefsteak comme une grosse sangsue, il aura demain des difficultés à justifier la victoire de son candidat Guy-Bé au cas où, par extraordinaire, ce dernier venait à battre le bagnard. Pour avoir refusé de faire preuve d’impartialité, une victoire de Guy-Bé sera forcément sujette à caution et à suspicion.
Une victoire de Massavala soldera de factopour autant ses démêlés avec la justice, car jouissant désormais de l’immunité parlementaire. Autrement dit, s’il gagne, il ne pourra plus être jugé.
Toutefois, Guy-Bé va jouer gros lors de cette confrontation. d’abord parce que non seulement il jouit de sa liberté, de tous ses moyens, mais aussi et surtout du monopole du terrain face à un adversaire redoutable certes, mais qui est en prison. Se faire battre par un prisonnier, comme cela se dessine, serait inéluctablement la pire humiliation de sa vie.
Quoi qu’il en soit, nous n’allons pas vendre la peau d’un ours pas encore tué. On croise les doigts et on attend !