Le vendredi 21 décembre 2018, la plate-forme Partisans et Républicains, regorgeant en son sein de partis politiques de l’opposition et de la majorité a entamé au PK 11, dans le sixième arrondissement de Libreville, une campagne de sensibilisation axée sur l’état de santé d’Ali Bongo Ondimba, la situation institutionnelle du pays et le prochain gouvernement.
Accueillis par l’association Melen vision renouvelée (Melvire) dans le cadre de leurs activités, les responsables de la plate-forme Partisans et Républicains ont saisi cette occasion pour sensibiliser les jeunes des environs sur les enjeux politiques du moment. Notamment la polémique sur l’état de santé du président de la République, Ali Bongo Ondimba, la mauvaise interprétation de la Constitution ainsi que la composition du nouveau gouvernement qui pointe à l’horizon.
Sur la santé du chef de l’Etat, Paskhal Nkoulou dit ne pas comprendre pourquoi cela fait l’objet d’interprétations diverses. De ce fait, il invite les Gabonais à aller au-delà des situations existantes pour être capables de comprendre ce phénomène. Vrai ou faux, le président du BDP y voit non seulement une stratégie, semble-t-il, politique, mais également un élément de taille pour apprécier la responsabilité du détachement qu’opèrent les législateurs. « … depuis toujours les différentes legislatures qui se sont suivies à l’Assemblée nationale ont souvent été de manière à ce que le président feu Omar Bongo ne puisse pas être inquiété ou amené à soupçonner qu’il y a quelques volontés d’asseoir la loi sur des actes impersonnels et généraux comme cela doit être le cas« , a-t-il expliqué.
Pour le défenseur d’Ali Bongo, les débats qui gravitent autour de ce sujet sont à proscrire parce qu’ils distrairaient le peuple. Le vrai débat serait, selon lui, sur les vides qui sont aujourd’hui constatés dans le cadre de la loi fondamentale. « Ce vide, qui est loin de susciter un débat frontal entre différents acteurs politiques, devrait interpeler les uns les autres sur leur responsabilité d’hommes politiques de notre pays« , a-t-il souligné.
Dans sa démarche, le premier concerné par cette interpellation est le président de la République lui-même qui a constaté qu’une simple situation d’indisponibilité temporelle était de nature à conduire le pays vers une situation extrême. Les deuxièmes sont, a-t-il poursuivi, ceux qui, aujourd’hui, souhaitent accéder à la magistrature suprême et qui, au lieu de présenter d’abord la situation comme étant une opportunité à saisir pour bondir sur le fauteuil présidentiel, devraient commencer par apporter des éléments de réponses sur ce type de vide. Le BDP, par la voix de son président, propose à cet effet d’aider le citoyen à s’approprier son actif et non pas à opérer une sorte de hold-up dans les deux sens. « C’est à dire que volontairement on laisse des vides dans la Constitution et puis, d’un côté, on en tire profit parce que la loi est incomplète et, de l’autre côté, on veut justement profiter de ce vide pour régler des comptes politiques aux uns et aux autres« , a-t-il ajouté.
Dans leur vision centriste du pouvoir politique, les membres influents de la plate-forme Partisans et Républicains estiment que la conception de l’actif politique se déroule d’abord dans les formations politiques. « Lorsqu’on accède à l’Assemblée nationale, le but c’est justement d’améliorer l’existant. Or, nous notons que les mêmes écueils qui ont été observés en 2009 sont restés intacts et inchangés au niveau de la loi fondamentale », a fait remarquer Paskhal Nkoulou.