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L’Essor vers la félicité : Quel avenir pour l’hinterland gabonais ?

Route menant à Nzenzelé, dans le département de la Boumi Louetsi, dans la Ngounié

Après 63 ans d’indépendance le Gabon est toujours dans sa phase de constructions. Si les capitales des provinces peuvent se réjouir de disposer du strict minimum, les recoins de ces provinces revêtent eux, des visages plus qu’interpellant. Résultat, les populations migrent vers les capitales abandonnant les villages. S’il est vrai que le gouvernement de transition à initié une série de chantiers visant à réhabiliter les voiries du pays et à achever les chantiers initiés par le régime déchu, on peut se demander au regard des difficultés existentielles observées à l’intérieur du pays quelle politique sera mise en place pour donner de la dignité à nos régions.

Selon le recensement de 2013, la province de l’estuaire qui en 1960 était la 3ème province la plus peuplée du Gabon, compte aujourd’hui 54 % de la population totale de notre pays, et cela peut s’expliquer par son attractivité économique. Car l’essentiel des activités commerciales, des services et même politique se concentre dans cette province. Ce qui aujourd’hui est un véritable problème en soi. En effet, concentrer l’essentiel des activités économiques aux capitales administratives et politiques a fortement participé à l’exode des populations villageoises de l’intérieur du pays en quête d’une vie meilleure. A Libreville, ces déplacements ont eu une conséquence directe  sur le foncier et sur les autres pans de la société.

Aujourd’hui il est plus que nécessaire de penser à désengorger les capitales en insufflant un véritable dynamisme dans nos régions à travers une réelle politique de décentralisation, déconcentration et de délocalisation, La vie de nos provinces ne devrait plus être seulement rythmée par les activités politiques. L’intérieur du Gabon manque cruellement d’infrastructures, les conditions de vie n’encouragent pas au travail, le gouvernement est quelques fois obligé d’inciter en proposant des postes budgétaires aux personnes disposées à y aller. Il faut donc penser à construire pas seulement Libreville, Port-Gentil ou Mouila mais tout le Gabon.

Il faut noter que depuis l’annonce faite en début novembre dernier par les nouvelles autorités du CTRI portant sur la construction de Libreville 2, un débat controversé est né. En effet, d’autres estiment que plutôt que de se lancer dans ce projet d’envergure, l’urgence devrait être portée à doter nos localités de l’intérieur des structures qui participeraient à leur développement et ainsi, freiner ou mieux, inverser l’exode rurale. Gageons que cette politique sur la décentralisation, la provincialisation ou la régionalisation, c’est selon, sera âprement défendue par ses tenants lors du dialogue national à venir d’avril prochain.

 

Par BBM

 

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