A l’appel du Syndicat des commerçants du Moyen-Ogooué (SYCOMO), les commerçants de la Commune de Lambaréné ont baissé pavillon le mercredi 30 juin 2021. Ceci en solidarité à leurs collègues commerçants, victimes de la cupidité du Maire central Jean-Justin Maury Ngowemandji. Ce dernier a tout simplement décidé de mettre au goût du jour, une taxe municipale illégale que ses prédécesseurs avaient rangée dans les tiroirs. Les commerçants ayant boudé de la payer, il n’a pas trouvé mieux que de poser les scellés aux portes des boutiques empiétant sur l’espace municipal.
Il était difficile, pour ne pas dire impossible, de trouver une seule échoppe ouverte dans la ville de Lambaréné, le mercredi 30 juin dernier. Raison de cette montée d’adrénaline chez le SYCOMO, l’entêtement du Maire Maury de mettre la pression sur les commerçants dont les boutiques empiètent sur le domaine municipale, autrement dit, la voie publique. Passant à la vitesse supérieure, alors que les discussions entamées n’avaient pas abouties, le Maire va procéder à la fermeture pure et simple de ces boutiques. En y posant des scellés.
Il y a là, manifestement une double incompréhension. La première, comment le Conseil municipal a pu voter une taxe concernant l’empiètement du domaine public, alors que le simple fait de s’approprier le domaine public, est un acte illégale ? En ce moment-là, on fait respecter la loi en brandissant la légalité et non en la légalisant. Imaginez un taximan qui conduit sans assurance dans la ville, au lieu de l’interpeler et mettre son véhicule en fourrière, on décide de lui faire payer une taxe ? Le comble c’est que la tutelle a tout de même validé cette fameuse taxe insensée, alors qu’à Libreville, actuellement, le gouvernement, en lieu et place de la mairie, est en train de faire libérer l’espace municipale occupé illégalement par les commerçants.
L’autre incompréhension vient du fait que les commerçants inquiétés par l’activisme pécuniaire du Maire Maury ne sont en rien responsables de l’empiètement de l’espace municipale, car étant de simple locataires. La Mairie autrement dit l’Etat, qui a fermé les yeux lorsque les propriétaires de ces locaux investissaient sur le domaine communal et a fait le mort, peut-il se prévaloir de ses propres turpitudes ? Pourquoi le Maire ne s’en prend pas directement aux bailleurs ? A cette question, le responsable du Syndicat des commerçants a sa petite idée. Bah Mohamadou Lamnie : « Depuis longtemps, nous avons dénoncé cette taxe, car il ne revient pas aux commerçants de la payer, mais plutôt aux bailleurs qui ont construits sur le domaine communal. Donc, s’il y a une taxe à payer, c’est eux qui doivent la payer. Des réunions ont été organisées, jusqu’à ce, même le directeur du cadastre a dit, devant Monsieur le Gouverneur de la province du Moyen-Ogooué, que cette taxe doit être payée par les bailleurs. Mais le Maire tient à ce que les commerçants payent cette taxe, parce que pour lui, ils sont plus faciles à attaquer que les bailleurs… » Quoi qu’il en soit, cette grève, très suivie, a privé les populations de Lambaréné ou de passage, de s’approvisionner. Car tous les magasins, sous scellés ou non, étaient fermés.
Voilà le Maire que la déesse des bords de l’Ogooué, Madeleine Edmée Rogombé a trouvé pour ses sujets à Lambaréné. Un homme sans fois, sans loi, ni principes. Alors que les commerçants peinent à sortir de la crise de la Covid-19, le grand type Maury, affamé par la perte de son business de la vente illégale du gravier des chinois, inquiété par le tribunal administratif qui l’a épinglé sur l’affaire de la vente illégale de l’immeuble de la BGD, décide de s’en prendre à plus faible.
Heureusement, il y a encore des hommes à Lambaréné qui peuvent remettre ce monsieur à sa place. Bah Mohamadou et son syndicat sont de ceux-là.