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Risque de détournement de la subvention à la presse écrite libre : le coup fumant de Pablo Escobar

Le visage angélique d’un délinquant qui n’a d’yeux que pour le blé.

Alors que la commission mise en place par arrêté du ministre de la Communication a déposé son rapport depuis plus d’un mois à la tutelle, les patrons de presse éligibles à la subvention ne savent pas toujours s’ils seront payés cette année. Et pour cause, Pablo Escobar qui gère les ministres de la Communication depuis le palais, y a opposé son véto. L’ire de cet ado pubère vient du fait que ces excités de commissaires n’ont pas osé aligné ses journaux qui ne remplissent pas les critères d’éligibilité. Si ce n’est pas là, l’acte d’un voyou, alors c’est tout comme. Que disent les associations de presse ?

Ainsi, le porte-parole de la présidence de la République, certainement à l’étroit dans ses attributions bien cadrées au sein de la première institution du pays, souhaiterait-il carrément se proclamer investi des pouvoirs relevant, jusqu’à présent, de départements ministériels distincts, comme l’Economie, les Finances, le Commerce ou la Communication…En effet, informé que la Commission chargée de la répartition du fonds d’aide de l’Etat à la presse écrite libre, et que les journaux qu’il pilote n’avaient pas été alignés, pire,voyant les noms des journaux qui le canardent, Pablo Escobar est entré dans une colère noire, décidant même de passer un savon à son « valet » de ministre de la Communication Houangni Ambourouet pour avoir osé aligner des journaux taxés comme impurs au palais. Prétextant de l’absence du quitus fiscal pour ces journaux-là, il simplement décidé de bloquer le paiement de la subvention. Moyen pour lui de tester si le ministre de la comme est un homme, s’il a quelque chose entre les cuisses…Sauf que jusqu’à présent, le ministre de la Com’ reste silencieux. A-t-il peur du mafieux Pablo, se souvenant que ce dernier avait déjà eu le scalp de son prédécesseur le fils à Mboumbou ? Les associations de presse devraient monter au créneau et relever les bretelles à ce bandit qui ne s’est pas privé de détourner l’argent de Sylvia, selon Patrichi.

A la tête de la Haute autorité de la communication, Jessye Elle-Ekogha alias Pablo Escobar s’y verrait bien aussi, puisqu’il lui plaît désormais d’interférer en matière de régulation, qui est de la compétence exclusive de Germain Ngoyo Moussavou Bikoko. N’est-ce pas trop pour un seul homme qui officie aussi à un haut niveau dans la hiérarchie du parti politique dont Ali Bongo Ondimba est le patron ? Même si les cumuls du chef, alors très occupé, peuvent laisser de la marge à certains collaborateurs zélés, le mélange de genres devrait tout de même appeler à une certaine retenue.
Pour aussi important qu’il soit au cœur du pouvoir actuel, Pablo Escobar, dont la propension est, depuis longtemps, à l’élargissement de ses prérogatives jusqu’aux domaines relevant du ministère de la Communication, ne peut se substituer à la fois au ministre de la Communication, Pascal Houagny-Ambourouet et à celui en charge de l’Economie, Nicole Jeanine Lydie Roboty. Mais, conseiller du président de la République en matière de communication, Pablo Escobar, qui a aussi des relations particulières avec l’argent comme ont pu le révéler les derniers procès des Bla boys, voudrait aussi s’occuper des finances et de fiscalité ; malheureusement pour lui sans titre ni qualité, car simple infographe.
On peut bien comprendre, humainement parlant, que le propriétaire de journaux en presse écrite et en ligne, jusque-là non éligibles au partage de la subvention étatique, prenne ombrage de cette posture, même si le conflit d’intérêts serait ici patent, mais l’on ne peut que s’indigner de voir quelqu’un, qui devait depuis longtemps sortir de l’entourage visible du chef de l’Etat, parce que frappé de l’opprobre des révélations étalées au tribunal de Libreville, continuer d’en mener aussi large. Quel pays !
Autant que nous sachions, ce n’est pas l’actuel patron de Pablo Escobar qui a été à l’initiative de la mise en place d’un fonds destiné à venir en aide à la presse privée dans le pays. C’est feu l’abbé Noël Ngwa-Nguema, qui est allé négocier avec feu Omar Bongo Ondimba, qui en est à l’origine. Mais il y a la continuité du service public.
D’abord plafonné à 500 millions de francs du temps de l’ancien chef de l’Etat en 2003, ce montant est tombé aujourd’hui, sous son successeur, en dessous des 130 millions de francs. Une misère ! De la petite monnaie, en comparaison avec les sommes que brasse habituellement Pablo Escobar, l’homme aux multiples OP-ordre de paiement au Trésor public) qui s’invite de lui-même à l’arbitrage d’un dossier déjà tranché sur la base de règles clairement édictées par des arbitres désignés à l’avance et ayant officié sur la base desdites règles.
Se prévalant de sa position auprès du chef de l’Etat, Pablo Escobar vient s’inviter dans une partie qui a été déjà jouée en voulant se faire passer, lui tout seul, pour une espèce de commission d’homologation avec des règles particulières jamais usitées jusqu’ici. Ceci indique, une fois de plus, comment fonctionnent les choses au bord-de-mer, là où des conseillers, aux traitements salariaux déjà particuliers, selon les révélations d’Ike Ngouoni, peuvent tout se permettre.

 

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