Input your search keywords and press Enter.

Opération Scorpion/Justin Ndoundangoye va-t-il tirer profit du non-lieu de Julian Engongah Owono ?

Justin Ndoundangoye, ancien ministre des Transports et SG de l’Ajev

Deux jours après le décès de François Engongah Owono, le tribunal de Libreville a finalement prononcé un non-lieu suite aux charges qui pesaient contre son fils, l’ancien Directeur financier de l’Office des Ports et Rades du Gabon (Oprag) interpellé pour distraction de fond et qui aurait mouillé également l’ancien ministre des Transports et secrétaire général de l’Association des jeunes émergents volontaires (AJEV), Justin Ndoundangoye. Un non-lieu qui de faits, fait s’écrouler une bonne partie des charges qui pesaient sur ce dernier.

Interpellé en décembre 2019 dans le cadre de l’opération anti-corruption, dénommée Scorpion, puis condamné à 5 ans de prison et à une amende de 149 millions de Francs pour les faits de concussion, complicité de concussion et prise illégale d’intérêts, alors qu’il était ministre des Transports, Justin Ndoundangoye n’avait cessé de clamer son innocence. Le mois de février dernier, par ordonnance de la juge Christine Tokouani, l’ancien ministre des Transports s’est vu officiellement désinculpé de plusieurs chefs d’accusations retenus contre lui par la Cour criminelle spéciale de Libreville.

Il faut rappeler que l’ancien ministre n’était pas le seul élément pris dans l’étau de l’opération Scorpion. Les faits de détournement qui lui sont reprochés avaient également éclaboussés Jean Aimé Nziengui, directeur technique de l’Office des ports et rades du Gabon (Oprag) et son directeur financier, Julian Engongah Owono, lui aussi membre de l’Ajev. Ces mêmes détournements impliquaient également un fils Boukoubi et un fils Berre qui, selon des informations tirées de l’hebdomadaire le Mbandja, auraient miraculeusement été mis en liberté. Chose étrange lorsqu’on sait également que l’ancien Directeur financier de l’Oprag Julian Engongah Owono, lui aussi, n’a jamais été inculpé mais mis en liberté provisoire sous la pression de son défunt père et a vu cette liberté provisoire transformé en non-lieu deux jours après le décès de ce dernier.

Quoi qu’il en soit, la réouverture de ce dossier montre bien que la justice s’est volontairement ou involontairement fourvoyée en escamotant le dossier dans le but d’incriminer Ndoundangoye. Le fils d’Eboué n’était que la victime collatérale, d’où la difficulté des magistrats à le relaxer du fait que cela impliquait l’abandon d’une bonne partie des charges qui pesaient contre l’ancien ministre des transports, notamment celles qui le lient à ce dernier, lequel a clairement soutenu n’avoir jamais décaissé des comptes de l’Oprag une somme de un milliard quatre cent millions FCFA au profit de son ministre de tutelle, le nommé Ndoundangoye Justin. Il ajouta même  ne pas connaître le susnommé et n’avoir jamais entretenu un quelconque lien avec celui-ci….

S’agissant de la somme de 1,4 Milliard qui avait valu la levée de son immunité parlementaire, Me Louis Minko mi Abo, l’huissier de justice commis par l’ancien ministre est parvenu à fournir les éléments prouvant que la somme a bien été reversée au trésor public. La cours a donc statué : « Il a été démontré que la somme querellée a été versée au Trésor public… Que fort de ce qui précède, il convient de dire non constituée l’infraction en rubrique ». On peut alors se demander sur quoi s’est donc appuyé le ministre de la justice et le procureur général près de la cours d’appel judiciaire de Libreville pour lever l’immunité de ce dernier ? La justice  est-elle à la solde  du pouvoir et du plus offrant ?

Les avocats de l’ancien ministre et député du 2eme arrondissement de Franceville sont très confiants quant à la suite. Selon les propos recueillis de façon général, il ne reste à l’ancien ministre qu’une somme de 265 millions à justifier et selon les dires de ce dernier 100 millions correspondraient aux indemnités d’usages reversés par l’Oprag au Ministre des transports. Une affirmation qui, si on en croit l’ancien directeur général de l’Oprag, Apollinaire Alassa, il s’agit d’une pratique coutumière, dans la plupart des administrations publiques sans caractère légal, écrit nul part. Ces éléments fournis par la défense de l’ancien ministre et la relaxe de l’ancien directeur financier de l’Oprag laisse penser que ce dernier pourrait très prochainement être libre. Mais la lecture des faits qui encadrent cette détention, il apparait une volonté à maintenir ce dernier derrière les barreaux.

Le temps nous édifiera.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *