Input your search keywords and press Enter.

Petit résumé des coups d’Etat au Gabon : de Léon Mba à Omar Bongo

Le Gabon a fait face à un seul coup d’Etat, mais plusieurs tentatives de coups d’Etat auraient été déjouées en six décennies. Le 17 février 1964 a eu lieu l’unique coup d’Etat militaire enregistré au Gabon jusqu’au 6 janvier 2019. Il s’agit d’une action conduite par des officiers subalternes dont Daniel Mbene, formé à Saint Cyr. Le plus gradé d’entre eux était le lieutenant Mombo. Il était accompagné des Lt Anotho, du Lt Ndo Edou, Jacques Essono, Augustin Edzang Ndong.

Le coup d’Etat est, selon certaines indiscrétions, est soutenu financièrement par Philippe Maury qui aurait déboursé la belle somme de 900 000 Fcfa. A l’annonce de leur prise de pouvoir, Léon Mba est conduit à Ndjolé à la demande Jean-Hilaire Aubame, son adversaire politique historique. Ce dernier est en effet désigné par les militaires pour diriger un gouvernement civil dans lequel se retrouvent des jeunes cadres et des anciens lutteurs anti-colonialistes. On compte parmi eux Paul Gondjout (ancien pdt de l’Assemblée nationale et du BDG encarté par Léon Mba), Germain Mba (Premier Gabonais sorti de sciences-po et à l’époque SGA de l’Ocam), Eloi Chambier (ancien leader de la Féanf, jeune médecin), Jean-Marc EKoh (membre influent de l’UDSG de Jean-Hilaire Aubame).

Le 18 février, la France fait débarquer à Libreville un contingent lourdement armé venant de Bouars, en RCA. Les affrontements au camp Baraka coûtent la vie au lieutenant Ndo Edou, figure emblématique de la jeune armée. Mais 26 personnes au moins furent tuées dans les rangs de la jeune armée gabonaise.
Les militaires, dans leur message du 17 février, avaient dénoncé la prise en otage par la France et les “miliciens” français du Gabon. Ils accusaient, par ailleurs, Léon Mba, en plus d’être un “pion” de la France, d’avoir établi un régime dictatorial qui mettait en péril le vivre-ensemble et la démocratie au Gabon.
Le 19 février, Léon Mba est ramené par la France au pouvoir. Ce retour consacra la rupture entre le régime de Léon Mba et l’opposition. Cette rupture va s’approfondir avec le temps puisque les acteurs du coup d’Etat seront condamnés aux travaux forcés et frappés d’indignité nationale. Jean-Hilaire Aubame ne sortira de prison qu’à la suite de la décision du jeune Albert Bongo de gracier tous les prisonniers politiques et de créer le parti unique afin de rassembler les Gabonais divisés sous la présidence de Léon Mba.

En août 1985, le capitaine Alexandre Mandza Ngokouta (originaire du Haut-Ogooué comme le président Bongo) est exécuté après avoir été condamné par un tribunal militaire. Il est le dernier Gabonais exécuté dans le cadre de la pratique de la peine de mort. Il est accusé d’avoir “tenté de renverser par la force un régime constitutionnel”. Ce complot était-il avéré ? A ce jour, rien ne permet de l’affirmer. L’exécution du capitane Mandza demeure un point noir dans l’histoire du Gabon.
En 1989, le colonel Moubandjo, officier de l’armée de terre (béret rouge) est arrêté par la garde présidentielle. Il est accusé d’avoir préparé un coup d’Etat militaire pour renverser le régime d’Omar Bongo alors que le processus de retour à la démocratie (suite au discours de La Baule et a plusieurs actions de l’opposition clandestine) est enclenché. Selon plusieurs informations, il aurait agi en faveur de Pierre Mamboundou, leader de l’UPG. Dans les jours qui suivirent, le Cl Moubdanjdo est pris et avec lui Doukakas Nziengui (frère de l’ancien ministre Mboumba Nziengui) qui va décéder brutalement à la prison centrale de Libreville.

Matthias Yenguign Mba

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *